On savait déjà depuis Edward Zwick que les diamants avaient le prix du sang en Afrique.
Voici en quelque sorte l'Anvers du décor, du côté des diamantaires. Eux aussi vont payer le prix du sang avec ce film de Arthur Harari.
Un film difficile à classer : pas vraiment un pamphlet politique (les destins sont très individualisés), pas vraiment un polar (même s'il est un peu question de braquage), plutôt une histoire de famille. L'histoire sombre d'une famille très pesante, presque l'histoire d'une malédiction.
Lorsqu'on les verra réunis dans leur maison un peu étouffante où les chambres ressemblent à des tombeaux ... de pierre, on n'aura qu'une envie, celle de fuir le plus loin possible d'Anvers. Aucun des personnages ne laisse prise à notre empathie, même pas le 'héros'.
L'argent ne fait pas le bonheur mais visiblement les diamants non plus.
C'est donc l'histoire d'une vengeance, celle du fils d'un mouton noir d'une riche famille de diamantaires belges. On n'en dira pas beaucoup plus parce que la fin réserve quelques surprises ou plutôt quelques échappées ambigües. L'histoire est comme les diamants : tout est dans l’œil de celui qui regarde.
Le côté étouffant de cette histoire est encore accentué par une caméra loin de tout spectaculaire à l'américaine et plus proche d'un téléfilm nordique, de ceux qui grattent patiemment les âmes jusqu'à l'os.
Et puis des acteurs peu connus, tous très crédibles (et très physiques) dans des rôles pas faciles.
Seul Niels Schneider en fait un peu trop dans le registre Hamlet-pleurnichard et c'est dommage.
À noter, la présence au casting de Abdel Benotman, curieux bonhomme au curieux cv, ancien bandit, ancien écrivain, décédé l'an passé et qui joue ici ... le rôle d'un braqueur !
On découvrira également la légende à l'origine du nom de la ville : Antwerpen.
Pour celles et ceux qui aiment les trucs qui brillent.

BMR
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le 14 juin 2016

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