Les dystopies basées sur l'hyper spécialisation ou sur l'uniformisation des individus ont eu leur mode. Elles ont souvent été employées pour dénoncer tantôt le système soviétique, tantôt le taylorisme capitaliste.
Un des modèles est sans doute "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, une sorte de contraire de "1984" de George Orwell, tout aussi deshumanisant.
C'est probablement Franck Herbert qui est allé le plus loin dans l'imagination d'une société hyper spécialisée avec "La ruche d'Hellstrom".
Jack Vance a montré le lien qui existait entre la spécialisation du langage et celle de la société dans "Les langages de Pao".
Au cinéma, "Bienvenue à Gattaca" est le modèle de référence, mais il parait qu'une adaptation du "Meilleur des mondes" serait en court avec Leonardo Di Caprio. Pourtant, ce n'est plus un thème au goût du jour. Les préoccupations actuelles sont d'un autre ordre.
Divergente est donc sorti à contre temps. De plus, il n'apporte rien aux classiques du genre. En dehors du fait que la société soit divisée en classes, il n'y a rien. Le film se perd dans les épreuves que doit subir l'héroïne (ce qui le rapprocherait vaguement d'Hunger games) pour intégrer une catégorie de citoyens, puis évolue en film d'action pure. Les incohérences sont nombreuses et irritantes. Par exemple le fait que l'héroïne soit déclarée apte à trois catégories différentes fait qu'elle est inapte à toutes, alors que ceux qui sont jugés aptes pour une seule peuvent en choisir une autre...Allez comprendre...
Ce film tente de surfer sur les succès de plusieurs fictions dystopiques aux thèmes différents, mais ayant eu un succès populaire et sans rien apporter d'original.