Pour bien commencer l’année, Quentin Tarantino et son Django Unchained, nous plonge dans l’univers de l’Amérique profonde avant la guerre de Sécession en 1859. Inspiré du Django de Sergio Corbucci de 1966, en particulier pour la première scène, il dénonce l’esclavage dans un western spaghetti. Bien que le film retrace un moment historique, Tarantino invente un récit et crée un personnage emblématique, un esclave noir nommé Django.
La longue scène d’ouverture plante le décor et l’ambiance du film. Django joué par Jamie Foxx, enchainé avec d’autres, traverse un lieu péniblement sous la chaleur puis sous le froid. Il finit par être miraculeusement libéré par un pseudo dentiste, réellement chasseur de prime, interprété par Christoph Waltz, le Dr King Schultz. Avec son accent germanique, ce personnage serein sait gérer les conflits en associant violence avec élégance.
Une complicité né entre ces deux hommes, ce qui permettra à Django de se venger de ses anciens exploiteurs et du même coup, aider son sauveur qui était à la recherches de ces même personnes. Peu à peu, Schultz va initier le jeune homme au métier de chasseurs de primes.
Nous suivons l’ascension de Django qui prend de l’assurance comme on pourrait regarder un enfant grandir. Comme dit son créateur « Vous devez suivre le voyage de Django jusqu’à la fin ». Avec ses nouvelles allures de cow-boy, il va renverser les mœurs en étant le 1er noir américains libre des Etats-Unis. Tarantino fait ainsi tomber tout les préjugés et ridiculise l’américain raciste.
Durant ces deux heures quarante quatre minutes, nous suivons l’histoire de cet homme qui se bat contre un monde hostile et qui va essayer de sauver sa femme, Broomhilda, coincée d’entre les mains d’un riche propriétaire d’une plantation de coton, Calvin Candie (Leonardo Di Caprio). Chaque personnage étant doté d’un caractère bien trempé, la puissance dramatique de la deuxième partie est à son comble. Tarantino arrive à mixer problème de société de l’époque mais aussi les résidus existant aujourd’hui avec romantisme et action pour un final grandiose.
L’esthétisme poussé de l’image nous entraine 150 ans en arrière en particulier grâce à l’usage du 35mm qui instaure une authenticité dans le récit, un cinéma scope qui donne de la puissance à l’image, et une maturité artistique du Chef opérateur, Robert Richardson, maitre dans son art puisqu’il travailla sur Kill Bill et pour plusieurs cinéastes majeures comme Scorsese avec Aviator ou Hugo Cabret qui lui vaudront deux oscars de la meilleure photographie. Les couleurs vives et les décors luxuriants démontrent le travail fait sur l’image.
La bande originale entrainante est un mélange de Folk, Blues, Rock en passant par le Rap, qui constitue l’univers de Tarantino tout en rappelant le western par exemple avec la musique de scène d’ouverture. Les dialogues sont percutants et on y trouve des traits d’humours bien marqués comme sur la dérision du Klu Klux Klan ou plus innocemment l’ensemble bleue plutôt ridicule que choisit Django lorsqu’il doit jouer le valet de Schultz.
Les scènes d’actions typiques de Tarantino font vivre le film, avec des combats sanglants mais sans faire oublier le sujet. Ces combats chorégraphiés, les ralentis à forte puissance dramatique et les zooms à pleine vitesse nous font vivre une expérience palpitante nous rappelant pourquoi on aime tant Tarantino.
Grace à sa grande culture cinématographique, le réalisateur nous offre un panel de références filmiques, avec en autres le générique d’ouverture tel Sergio Corbucci ainsi que Mandingo de Richard Fleischer (1975) où l’on retrouve un cadre spatio-temporel similaire ou même du western black américain Boss de Jack Arnold.
Un chef d’œuvre qui aura couté dans les 100 millions de dollars, vite rentabilisé par le grand nombre d’entrées dans le monde entier.
Acclamé par la critique, il fait l’unanimité de tous en associant cinéma d’auteur et cinéma populaire. Ce film marquera l’histoire du cinéma
MathildeNeau
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le 16 mars 2013

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MathildeNeau

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