Django Unchained par Johannes Roger
Depuis « Inglourious Basterds » le cinéma de Tarantino s’affranchis de plus en plus de ses tics hérités du cinéma bis. Si ces références sont toujours présentes, elles s’accompagnent désormais d’une mise en scène inspirée des grands classiques de l’âge d’or hollywoodien. Sur son opus précédent on attendait du Castellari , on se retrouve avec du Lubitsh. Ici la mise en scène ample et les beaux mouvements de caméra rappellent plus le lyrisme des westerns de l’age d’or que ceux de Corbucci, malgré de beaux éclats de violences. Au passage Quentin règle ses comptes avec le « Naissance d’une nation » de Griffith lors d’une scène à l’humour très Monty Pythons où il ridiculisé le KKK. Les joutes oratoires entre Di Caprio et Christopher Waltz, filmées comme des duels, n’ont jamais été aussi drôles et subtiles qu’ici, véritable règlement de comptes autour de l’esclavage, ce que ses deux personnages font avec des mots, Dajngo le traduit par des actes sans ambiguïté. Tarantino se met d’office du côté des révoltés. Son cinéma gagne encore en profondeur ce qu’il perd en roublardise, preuve qu’en vieillissant il gagne en maturité, et ça c’est plutôt une bonne nouvelle.