Je suis désolé, je n'ai pas pu résister !

Après les gangsters en costards, les voyous qui philosophes sur les burger's, la Brown qui piège tout le monde, la samouraï vengeresse, le tueur à bord de son bolide et les bâtards tueurs de nazis le fabuleux Quentin Tarantino se décide enfin à plonger dans l'univers qu'il adule le plus: le western, spaghetti en particulier.


A l'époque ce film fut une de mes plus grosses attentes, Tarantino est un maître et chacun de ses films est une pépite, alors quand ce génie passionné de cinéma se lance dans le western avec à son bord un casting de fou de chez taré comment tenir en place ? Impossible !
Je me suis repassé la bande annonce et les extraits plusieurs fois avant de le voir au cinéma, et une fois devant le film, l’excitation était toujours là, omniprésente, et j'ai pu dire que je n'ai pas été déçu, encore un exploit de Quentin, il a réussi son pari et nous a offert un des meilleurs films de 2013 sans aucun doute.
Django existait cependant bien avant que Tarantino lui donne une nouvelle vie, plus d'une dizaine de films avec comme star Django sont sortis il y a un moment, le plus connu étant celui de 1966 réalisé par Sergio Corbucci, c'était Franco Nero qui interpréter le personnage. Tarantino délaisse les acteurs blancs pour nous offrir un Django esclave et noir, enfin je pourrais même enlever le "et" entre esclave et noir car à l'époque les esclaves blancs ça ne couraient pas les rues, bref.
Par une nuit froide où les dents claques et les chaines tintes un inconnu sur un chariot de dentiste croise la route de deux frères accompagnés de quelques esclaves, en passant les détails, l'inconnu libère un des esclaves car il a besoin de lui pour attraper des brigands, l'inconnu nommé Dr. King Schultz n'est autre qu'un ancien médecin reconverti en chasseur de prime, l'esclave appelé sans surprise Django est prêt à l'aider mais n'a qu'une idée en tête, retrouver sa femme qui est elle aussi une esclave, le duo va se rapprocher et l'amitié prendra place, Schultz va donc aider son ami à récupérer sa femme qu'un certain Calvin Candie aurait en sa possession.


Voilà, plus qu'à imaginer le tout avec l'esprit déjanté et tordu de ce bon vieux Tarantino, ça donne un western ultra jouissif avec ces longues scènes de dialogues que Quentin sait si bien faire et bien entendu du sang à volonté, j'adore ça, le sang chez Quentin c'est juste d'un jouissif exceptionnel, ça gicle dans tous les sens, c'est bien simple si vous voulez repeindre une maison en rouge sans trop vous fatiguez, vous appelez un certain Quentin Tarantino et il vous fait ça en quoi.... même pas dix minutes.
Certains ont beau trouver ce film trop déjà vu par apport à ses précédents films, un genre de mélange mixé de ses œuvres passées, mais moi je n'y vois absolument pas ça, et puis même si cela était vrai, qu'est ce qu'on s'en fout, c'est parfait techniquement, le casting est irréprochable, les dialogues sont savoureux et le tout est captivant à souhait, alors déjà vu ou pas personnellement je m'en contre fiche.
C'est un culte, comme chaque Tarantino ce film est un culte à mes yeux, cette mise en scène si précise et réglée au poil de c.., cette réalisation qui nous replonge immédiatement dans l'esprit western d'antan, les zooms récurant à l'époque et autres petits trucs comme ça qui fait que ce western n'a rien d'un film prétentieux ou quoi que ce soit, c'est un pur hommage au cinéma comme à chaque fois avec les films du monsieur, certains utiliseront le mot "pompé" mais je suis plus pour "hommage", et puis comment peut-on dire que Tarantino est un pompeur (de scénario bien sur) ? Que certaines choses soient clairement inspirées ou (vulgairement) piquées à d'autres œuvres le tout est tout de même inventé et écrit par cet homme, il n'a pas piqué 100% de tous ses scénarios, les longs dialogues si cultes viennent bien de l'esprit de Tarantino et de personne d'autres, tout cela pour dire que je suis contre les gens qui accuse Tarantino de pompage ou de copiage.


Au delà de cette mise en scène impeccable et de cette réalisation aux petits oignons nous retrouvons une chose toujours très importante chez ce monsieur, la bande son, jamais de bande originale, toujours de la bonne vieille musique déjà existante, d'ailleurs il parait que Quentin imaginerait certaines scènes en écoutant des morceaux de musiques, sachant qu'il dispose d'une pièce blindée de vinyles, il a de quoi faire.
Et bon sang, quel bonheur cette bande son, j'ai d'ailleurs acheté ensuite le CD de cette dernière, j'ai jamais compris les critiques quant au montage des musiques de Tarantino, pour certains il ne sait pas placer les musiques sur ses films, j'ai envie de dire "KEWA ?", chaque morceau est à mon gout en tout cas placé avec justesse, je les auraient surement placé aux mêmes endroits que lui, toujours du génie de ce coté, comme sur beaucoup d'autres choses de toute façon.
Et niveau bande son, Quentin est surement le seul et le premier à avoir osé... il a osé balancer du rap dans un western, j'ai beau ne pas être fan du style j'ai juste adoré ce qu'il en a fait, c'est placé à merveille et ça pulse un max. Le thème du Django de Corbucci est également repris durant le générique, un hommage réussi et fort agréable.


Après toutes ces éloges, faut dire un peu de mal... non j'déconne ! Y'a rien de mal à dire sur ce film, strictement rien, du moins une fois de plus à mes yeux, cette aventure est juste D.E.M.E.N.T.E., c'est drôle, fun, décalé et j'en passe, y'a tellement d'éloges à faire, rien que les décors, tous naturels, aucun trucages, aucun trucages numériques, rien de tout cela, que du naturel, aucune tricherie, les montagnes enneigés, les animaux sauvages, les plaines, les villages, les paysages quoi, c'est d'une beauté, le tout est d'ailleurs tourné sur pellicule comme toujours avec Tarantino, je ne sais pas quelle est la différence entre la pellicule et le numérique visuellement mais bon c'est un point que je pense nécessaire de souligner.


Bon j'en arrive à surement la partie la plus importante du film, le casting, Quentin mélange les vieux potes et les nouveaux arrivants, le rôle de Django a failli être refilé à Will Smith mais ce dernier n'a pas voulu jouer le héro à cause d'une bêtise, l'excellent Jamie Foxx a donc eu la place, et je crois qu'on ne perd pas au change, Foxx est parfait dans ce rôle, carrément possédé. Dans le rôle du Doc, King Schultz, nous retrouvons l'acteur qui a explosé quelques années plutôt dans son "Inglourious Basterds", Tarantino nous a révélé Christoph Waltz avec le rôle de Hans Landa et il le reprend dans ce film, cette fois en tant que gentil, et c'est extraordinaire comme ce cher Waltz excelle dans tous les domaines, il passe d'une pourriture de nazi à un gentil homme bien peigné et bien fringué avec un phrasé limite bourgeois, ça change radicalement et pourtant il explose une fois de plus.
Le troisième acteurs que j'ai a citer est un p'tit nouveau et c'est son premier rôle de méchant, sa carrière est déjà bien garnie, pourtant c'est la première fois que Leonardo DiCaprio jouera les méchants, et bordel mon frangin, c'est son meilleur rôle ! Sincèrement à mes yeux il est ÉPOUSTOUFLANT, bon il l'est la plupart du temps mais là, là, là, là... cette barbiche, cette dégaine, ces dents pourries, cette gestuelle et ce pétage de câble durant la scène du dîner, scène qui est devenu culte pour moi dès la sortie du film, cette scène de taré complet sans dec, d'ailleurs Leo s'est ouvert la main durant cette scène, le moment où il tape sur la table et s'explose un verre dans la main ça n'était pas prévu, et pourtant il a continué de jouer, il est resté dans son rôle et à même profité de ça pour improviser, une prestation on ne peut plus remarquable.
Marrant j'ai plus à dire sur Waltz et DiCaprio que sur Foxx, mais bon ce n'est pas parce que j'en parle moins qu'il est moins bon, même si les deux autres lui volent tout de même un peu la vedette, je ne vais pas épiloguer sur le reste du casting mais il faut tout de même que je cite les noms: Kerry Washington, Don Johnson, Jonah Hill, Walton Goggins, James Remar, Zoe Bell, M.C. Gainey, Tom Savini, Bruce Dern ou encore Quentin Tarantino lui même.
J'ai gardé de coté deux acteurs, d'abord Franco Nero, l'interprète de Django dans le film de 66 cité plus haut, il partage une scène avec le nouveau Django assez classe et qui sert d'un bel hommage, le deuxième est un vieux de la vielle chez Tarantino, le génial Samuel L. Jackson, peut pas faire un film sans y foutre son meilleur pote le Quentin, et je l'en remercie car il lui offre un rôle exécrable, un rôle parfait donc, il incarne le major d'homme du vilain Candie, c'est un esclave et pourtant il est presque pire que les esclavagistes, une vraie pourriture, mais je crois qu'on adore le voir en vieux décrépi pourri jusqu'à la moelle.


En bref le Quentin s'offre une fois de plus un casting mémorable, tous servis dans des scènes elles aussi mémorables, où ils sortent tous des répliques également mémorables, quoi dire de plus si ce n'est que ce film est mémorable ? Mais bon ça vous l'aurez compris je pense.
Une réussite de plus pour ce bon vieux génie de Tarantino, tellement hâte de voir ses prochaines œuvres et une possible version de quatre heures de ce Django Unchained.

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le 1 janv. 2015

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-MC

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