På din !
On pensait Vinterberg incapable d'égaler son formidable "Festen", et on s'était habitué à le voir sortir, bon an, mal an, des films plus ou moins bons. Et voilà que ce merveilleux "Drunk" nous...
Par
le 14 oct. 2020
133 j'aime
21
Selon un obscur psychologue norvégien, l’homme serait né avec un déficit de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang. Combler ce manque lui permettrait de gagner en confiance et joie de vivre. Martin et ses collègues enseignants décident d’appliquer cette théorie à leur quotidien monotone.
« Boire un petit coup c’est agréable, boire un petit coup c’est doux, mais il ne faut pas rouler dessous la table… ». Les 4 compères le découvrent sur le tard et noient leur quarantaine en crise sous les décilitres. En étanchant leur soif, ils deviennent d’un coup des professeurs, entraîneurs, époux et amants performants. Mais comment éviter de perdre le contrôle ?
En 1998, l’œil effronté de Lars von Trier fixait une bande d’amis qui tentaient de se libérer de leurs inhibitions sociales en cherchant leur « idiot intérieur ». Aujourd’hui, son complice dogmatique Thomas Vinterberg, rongé par le deuil, sèche son chagrin en filmant de grands enfants découvrant qu’avec l’alcool, la festen est plus folle. Si le propos paraît provocant, le film l’est moins que Les Idiots ou La grande bouffe de Ferreri. Pas de scènes chocs qui insuffleraient un véritable malaise, mais une ambiance, dans l’ensemble, plus légère et comique que gravissime. Voir le taux d’alcoolémie de ces joyeux drilles augmenter au fil de l’expérience s’avère amusant. Tout comme le surgissement de ces images de politiciens soi-disant bourrés. L’ancien Chiffre, Mads Mikkelsen, nous propose un numéro aérien. Quant à la caméra, au lieu des dérapages incontrôlés que l’on pouvait attendre pour simuler la beuverie, elle choisit une certaine élégance plutôt que la nausée. Chants et musiques participent à la bringue scandinave. Mais après tout, est-il raisonnable d’être sage ? « Oser, c’est perdre pied momentanément. Ne pas oser, c’est se perdre soi-même », écrivit le plus célèbre des philosophes danois. Plus d’audace aurait permis à la noce de nous emporter par son ivresse de pouvoir. Il n’empêche que l’instant se savoure comme un bon cru. Alors on sort pour oublier tous les problèmes, alors on danse et on boit… avec modération bien entendu.
(8/10)
twitter.com/cinefilik
cinefilik.wordpress.com
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 9 mai 2021
Critique lue 399 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Drunk
On pensait Vinterberg incapable d'égaler son formidable "Festen", et on s'était habitué à le voir sortir, bon an, mal an, des films plus ou moins bons. Et voilà que ce merveilleux "Drunk" nous...
Par
le 14 oct. 2020
133 j'aime
21
Deux ans seulement après Kursk, son film de sous-marin, Thomas Vinterberg retrouve avec Drunk l’aventure de groupe initiée par Festen et La Communauté. Un retour gagnant pour un film aussi...
Par
le 2 oct. 2020
99 j'aime
2
J'hallucine. En sortant de la séance, je pensais enfoncer des portes ouvertes en émettant rapidement mon jugement sur ce film médiocre et politiquement néfaste, oui, je pensais pouvoir m’en tirer...
Par
le 26 oct. 2020
91 j'aime
42
Du même critique
Mathieu vient tout juste de retrouver Anna, son ex-femme, et Sarah, leur enfant-bulle, quand un tremblement de terre secoue Paris. Une brume menaçante envahit la capitale. Comment survivre ? Colère...
Par
le 7 avr. 2018
10 j'aime
6
Désirant marquer l’histoire à la hauteur de ses moyens, un millionnaire décide de financer un film. Il engage Lola Cuevas, cinéaste en vogue, qui réunit pour la première fois sur un plateau Felix...
Par
le 23 mai 2022
9 j'aime
La vie pour Antoine, le célibataire, c’est du champagne à gogo, des bombances jusqu’au matin et un défilé de filles en chambre. Mais quand son colocataire le quitte pour New York, laissant sa place à...
Par
le 23 mars 2018
9 j'aime
2