Solide réalisateur, ce Denis Villeneuve.

En quelques films, Denis Villeneuve s’est construit une réputation de cinéaste particulièrement intéressant, avec des films aussi divers et variés comme Incendies, Prisoners et maintenant Enemy.

        Tourné avant Prisoners mais toujours avec Jake Gyllenhaal, Enemy ressemblerait à du David Lynch épuré et sans humour, auquel on déciderait de donner du sens dans le dernier acte. Cela pourrait sembler être une idée débile tant ce qui marche chez Lynch est l’absence de sens, mais dans Enemy, cela marche particulièrement bien, grâce à la maîtrise technique irréprochable d’un Villeneuve, qui se permet quelques fantaisies et comparaisons arachnides de bon aloi. Un peu lent à démarrer, mais constamment tendu, sec et froid, Enemy tisse sa toile jusqu’à un dénouement particulièrement étrange mais profondément logique, voire même un peu attendu malheureusement. Il est reste que Jake Gyllenhaal est toujours aussi excellent, Mélanie Laurent est toujours aussi mauvaise actrice mais heureusement très peu présente et qu’il manque clairement quelques seconds rôles.
        Passionnant les 20 premières minutes passées et visuellement splendide, Enemy est une œuvre singulière, particulièrement intéressante et surtout bien mise en musique.