Exit commence comme un documentaire dans les entrailles du métro de Copenhague. Une immersion fascinante et organique, comme à l'intérieur d'un sous-marin, avec des explications techniques forcément peu compréhensibles pour le profane. Et puis il y a ces travailleurs anonymes venus des 4 coins du monde qu'une journaliste interroge et photographie avec sa naïveté et sa présupposée arrogance européenne. L'accident ne va pas tarder à arriver et confronter l'héroïne danoise à deux ouvriers, croate et érythréen. Exit est un film de survie classique, il suffit de remplacer le métro par un tunnel, une tombe ou une grotte, le choix est infini, où la solidarité va se heurter à un égoïsme très humain, forcément. La symbolique du film est évidente et forcée, entre une privilégiée occidentale et ses compagnons issus de l'Est ou d'Afrique. Était-il nécessaire pour autant de rendre le personnage de la journaliste aussi antipathique ? On pourrait éventuellement parler de misogynie mais bon, ce doit-être inconscient dans l'esprit des scénaristes.(deux hommes, bien sûr). La psychologie des personnages est assez réduite à vrai dire mais le film a quand même pour ambition de stresser le spectateur sous l'aspect : métro, boulot, claustro. Accordons au metteur en scène débutant, Rasmus Kloster Bro, un certain talent de mise en place et un vrai travail visuel et sonore. Le problème est que l'on se fiche un peu du sort des protagonistes, faute d'informations plus tangibles sur leur vécu. Notre investissement émotionnel est donc relativement minime et peu nous importe, au fond (c'est le cas de le dire), ce qui va leur arriver.

Cinephile-doux
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le 11 juil. 2020

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