Plutôt que la traduction française, une nouvelle fois, je vais privilégier le titre US "Killing Season" moins ridicule que "Face à face". Le projet était dans les mains de John McTiernan et devait réunir le duo de Volte-Face à savoir Nicolas Cage et John Travolta. McTiernan a eu les ennuis judiciaires que l'on connaît. Quant à Cage, je ne sais pas trop pourquoi il s'est défilé. Peut-être que c'est sa dernière expérience avec le réalisateur qui a repris le flambeau, Mark Steven Johnson, le mauvais Ghost Rider en 2010, qui l'a incité à prendre ses distances. Comme s'il était à ça près.


Parce que Mark Steven Johnson, c'est aussi Daredevil avec Ben Affleck en 2002, un film de super-héros que tout le monde a oublié depuis que Marvel en sort trois par an. Donc, un type pas forcément très, très talentueux et qui a, en plus, collé à lui la société Nu Image et Avi Lerner. Et là, tout de suite, ça sent encore moins bon.


Pour autant, mon jugement est mi-figue mi-raisin. D'abord, c'est toujours plaisant d'avoir deux grands acteurs se donner la réplique. Après, quand on analyse les faits, rien d'exceptionnel. De Niro est en roue libre depuis Heat. Autrement dit, il s'en fout car il sait que le gros de sa carrière (Coppola, Leone) est derrière lui. C'est un point de vue. Travolta, lui, garde les mêmes tics de jeu depuis Pulp Fiction en 1994. Quand on sait à quel point ce film l'a fait renaître lui qui en était réduit à enquiller les "Allô Maman" pour pouvoir manger, là aussi, ça peut se comprendre.


L'affrontement physique entre ces deux vétérans de guerre n'est pas vraiment palpitant. Le chasseur devient la proie et inversement toutes les dix minutes à chaque fois à cause d'un rebondissement complétement téléphoné. Au bout d'un certain temps, ça lasse. Et puis De Niro, à soixante-dix ans, n'est plus très crédible en Davy Crockett à moitié estropié. Ça sert à rien de nous laisser croire le contraire.


Une fois n'est pas coutume, ce sont les scènes de parlotte qui se révèlent les plus intéressantes. On découvre les états d'âme de ces ex-soldats. Le propos n'est pas nouveau. Ce sont toujours les mêmes thèmes qui sont brassés : perte de la foi, doutes sur la condition humaine, culpabilité, rédemption. Mais les acteurs n'étant pas mauvais, contrairement à d'ordinaire dans ce genre de productions destinés au marché de la vidéo, ce qui fait qu'on y croit car c'est efficace. Ça reste triste de ne pas les voir dans d'autres films nettement plus prestigieux. Mais, ils restent professionnels jusqu'au bout et, ça, ça force le respect.

Incertitudes
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le 7 janv. 2018

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