On ne peut dire qu'Audiard réalisateur, scénariste et dialoguiste m'ait un jour impressionné en cumulant les trois exercices ! On ne peut être parfait en tout, mais plus c'est gros plus ça marche (G. Marchais) et en ce sens, ce film est particulièrement énorme. Tout comme le cormoran qui a suivi...
Bien sûr, au contraire des anatidés, ce film n'a ni queue ni tête, et pour l'apprécier (le film pas le canard), il faut accepter le burlesque débridé, et ne pas s'attendre à un film intello ! Mais malgré tout on rit un peu si on est bon public, et on passe un bon moment : de quoi se remettre après avoir vu un film d'Ozon par exemple... Ou pire. De plus, c'est le premier long métrage d'Audiard comme réalisateur.
Bien qu'on soit en plein dans les évènements de mai/ juin 68, ce film plutôt bâclé n'en était pas un mais qu'importe, les français avaient envie de se détendre et ceci explique probablement pourquoi il a atteint deux millions d'entrées...
Audiard cédait volontiers à la facilité en abusant des ficelles du métier qui font que "ça marche" : quelques bons gags aussi gras que certains foies de canard,, et un casting à couper le souffle et surprenant. C'est ainsi qu'on découvre un des derniers films d'une très grande actrice, Françoise Rosay et qui ne fait pas ici que de la figuration... Mais aussi un des premiers d'une représentante de la génération montante : la délicieuse et ravissante Marlène Jobert, après son excellent "Alexandre le bienheureux"...
Là encore," autre truc de métier" Audiard profitera de la permissivité accrue de la censure de l'époque en nous dévoilant généreusement l'anatomie de la jolie actrice. Ce dont nul ne se plaindra et qui était de mise à l'époque... Pour tourner, les actrices devaient se déshabiller !
Et puis, la belle joue parfaitement son rôle et contribue à nous rendre ce film sympathique. J'adorais Marlène et son petit côté mutine... et j'étais loin d'être le seul !
Paris Première le 08.09.2019