Le meilleur film d'horreur que j'aie vu de ma vie ! Et la démonstration physique que mon amygdale fonctionne à merveille, contrairement à celle, carrément asthmatique, du protagoniste. Jamais je n'ai autant sué des pieds et des mains, comme si le fait de voir ce petit bipède suspendu à sa paroi de 900 mètres de haut nommée avec révérence El Capitan, obligeait mon organisme à secréter de l'adhérence pour empêcher sa chute à lui... et pourtant, je savais que l'histoire finissait bien, puisque c'était le pacte de départ : il n'y aurait de documentaire qu'en cas de survie. Le film fait d'ailleurs assez pudiquement l'impasse sur les accidents nombreux survenant dans ce genre d'activité mortifère : à peine s'il comprend deux mini-séquences de décrochage qui finissent bien. Qu'à cela ne tienne, je me tenais les cheveux sur le crâne pour éviter qu'ils ne restent derrière moi en cas de piqué dramatique... mon canapé fait pourtant la hauteur réglementaire. Mais la grande qualité de ce documentaire, c'est d'instiller l'angoisse sans grands effets, juste en suggérant son impact sur les protagonistes, qui pourtant essaient de faire abstraction du danger permanent dans lequel leur étrange lubie les fait vivre. Je n'avais aucun intérêt pour l'escalade et voilà qu'au terme de cette histoire, je suis prête à tresser des lauriers à un inconscient dont le cerveau se terre dans une étrange léthargie en cas de danger... Ce type est un héros et un inconscient majuscule. Et le réalisateur a eu une excellente idée en faisant la part belle à sa copine. Son endurance est tout bonnement sidérante. Songez que l'un des intervenants a perdu une trentaine d'amis au cours de sa carrière de grimpeur... Bref, une immersion ultra-flippante dans un univers rempli de créatures au sang-froid étonnant, qui ne manque pas de poésie ou de panache. Et l'occasion de se réchauffer les pieds pour ceux qui redoutent les longues soirées d'hiver.