Battlefield Paris

Film d'action français calibré pour le public américain par un Luc Besson sans pitié, From Paris with Love est tout bonnement une série B explosive comme on en a vu des vingtaines dans les années 80 et des centaines dans les vidéoclubs. Au programme : des fusillades, deux/trois répliques choc, des bastons incessantes, quelques explosions, un scénario vu revu et re-revu et des clichés de partout...

Car des clichés, From Paris with Love en regorge du début à la fin : les Français sont de gros lourdauds tirant comme des pieds ou des jeunes de banlieues bilingues alors que John Travolta, l'Américain qui fait une scène à douane pour conserver sa canette d'energy drink, a lui la gâchette facile et la répartie intraitable. C'est donc face à un produit de commande des plus poussifs que l'on se retrouve, faisant passer Michael Bay ou Stephen Sommers pour des intellectuels diplômés en Science Po'.

Afin de pousser le vice jusqu'au bout, l'inévitable Tour Eiffel et les classiques ruelles asiatiques accompagnées de cités défavorisées se mêlent à une musique suffisamment ridicule pour bien dépayser le spectateur amerloque (le film commence par "J'ai deux amours" de Madeleine Peyroux, vous êtes prévenus...). On se demande d'ailleurs pourquoi le brillant Jonathan Rhys Meyers s'est retrouvé embarqué dans ce buddy-movie ringard aux côtés d'un Travolta presque aussi ridicule que son rôle d'extra-terrestre cabotin dans Battlefield Earth.

Bref, ça pète dans tous les sens, ça balance des répliques dignes d'un bon vieux Chuck Norris, c'est débile au possible, indéniablement grotesque. Bref, From Paris with Love est un nanar haut de gamme. Mais un nanar malheureusement ennuyeux, au scénario éculé et au choc des cultures pas franchement drôle. On aurait donc espéré un peu moins de vannes lourdingues et un peu plus de travail du côtés du script. Dommage.