Gainsbourg (vie héroïque) par LuluCiné
Autant je ne suis pas hermétique à l'univers de Joann Sfar, autant j'avoue avoir été dérouté dans la biographie de Serge Gainsbourg. Le côté onirique qui s'en dégage aurait pu apporté un plus (et certainement que pour d'autre il a fait la différence) mais je n'y ai pas été réceptive pour ce personnage là. Cette doublure caricaturale n'a à mon sens pas vraiment d’intérêt pour approcher la complexité du personnage, Gainsbourg en devient antipathique et se dédouanant pour le coup sur les agissements de la créature. Le décor lui-même transpire la BD de Joann Sfar mais n'avait pas sa place avec un personnage connu. Après si on se fit uniquement au contenu narratif, j'ai trouvé le scénario pauvre dans l'intensité de la vie de l'artiste. En partant du principe que tout le monde connaît la vie du chanteur, le réalisateur élude beaucoup de détails qui m'ont laissés avec beaucoup d'interrogation sur sa vie. De même que celle-ci s’enchaîne sans vraiment entrer dans le processus créatif des chansons, mettant plus de foi à trouver qu'elle acteur pourra incarner tel personnage, sans creuser plus la profondeur du chanteur et ses attaches.
Eric Elmosnino a forcément la gueule de l'emploi mais le scénario ne fait que dépeindre un homme entre femmes et alcool distillant ses musiques à travers le film sans nous en faire prendre part.
Même si je note la volonté de s'éloigner d'un genre biographique classique, notamment dans la caricature des personnages où encore par un onirisme présent, le spectateur reste distant. Je n'ai donc pas adhéré à ce parti pris que je reconnais osé mais qui m'a gêné pour mette en scène ce pigmalion.