L’ascète samouraï
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Si le cinéma de Jim Jarmush ne me passionne pas particulièrement, il faut avouer que Ghost Dog est un film à découvrir absolument. Tout d'abord parcequ'avec les années il a gagné un statut de film culte mérité, la bande son sublime de RZA qui contribue à nous envouter devant un Forest Whitaker habité par son rôle.
La performance de l'acteur passe tour à tour du vagabond touchant fasciné par les samouraï et vivant au milieu des pigeons au tueur à gage qui élimine ses victimes de sang froid. Il est littéralement imposant et la caméra de Jim Jarmush sublime l'acteur à chacune de ses apparitions, il traîne une silhouette de super-héros sombre qui devient impitoyable et violent dès qu'il assiste à une injustice. Il est un samouraï des temps modernes, en a adopté la philosophie de vie et la façon dont il range son arme à chaque fin de scène de violence.
Jarmush filme également la mafia façon Les Sopranos, des hommes qui s'ennuient et complétement perdus par le monde qui les entoure. Pour eux la violence est le seul moyen de se faire respecter et la confrontation de ces deux modes de vie fait aussi la force du film, notamment la relation entre Ghost Dog et l'homme qu'il considére comme sont maître après que celui-ci lui ai sauvé la vie.
La façon dont le film est réalisé relève également beaucoup de détails qui sont assez intéressants comme le fait que chaque personnage à une scène où il regarde un cartoon ou encore Ghost Dog et son ami qui ne parle pas un mot d'anglais. Les deux sont sur la même longueur d'onde à chaque discussion mais ne le savent pas, d'ailleurs cette relation qu'il noue avec cet homme et une petite fille sont un peu la bouffée d'air frais dans cette escalade de violence. Comme si Ghost Dog n'était pas complètement perdu et qu'une lueur d'espoir peut encore être possible dans cette ville dominé par les gangs et la mafia.
Même si le film se cherche un peu au début et quelques passages sont parfois un peu longs, la mise en scène de Jim Jarmush, la prestation de Forest Whitaker en samouraï gangsta qui écoute du rap et récite des poèmes japonais, la musique envoutante de Rza rendent ce film fascinant. Une oeuvre mystérieuse, planante, mélancolique et surtout un très beau conte des temps moderne.
Créée
le 19 sept. 2016
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