Mathieu Kassovitz,petit prodige du cinéma français,devait fatalement intéresser Hollywood,et Gothika devait être son passeport pour l'Amérique.Mais le film sera un échec public et critique signant le début et la fin,du moins pour l'instant,de la carrière de Kasso outre-Atlantique.Si ce n'est pas un chef-d'oeuvre,c'est cependant beaucoup mieux qu'on ne l'a dit.Le film relate la descente aux enfers d'une psychiatre pénitentiaire, accusée du meurtre de son mari,qui se retrouve enfermée dans l'hôpital où elle travaillait,alors qu'elle n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé.Certes,l'histoire n'a rien de révolutionnaire et rappelle d'autres films américains comme "Sixième sens" ou "Apparitions",ou encore la nouvelle vague du cinéma d'horreur japonais,style "The ring" ou "Dark water",avec fantôme féminin vengeur,cheveux longs dans les yeux et toute la panoplie.mais c'est bien filmé,superbement photographié,et le scénario tient assez bien la route.Mieux,Kassovitz parvient à installer et à maintenir une atmosphère d'angoisse oppressante,et même à entretenir le doute quant à la santé mentale du personnage principal.Il y a aussi une belle distribution,même si la plupart des comédiens sont sous-employés.A souligner la performance de John Carroll Lynch,acteur de la race des "on sait jamais son nom",qu'on a vu dans plein de films et de séries télé où il est toujours impeccable.Et puis surtout il y a Halle Berry,formidable,qui porte le film sur ses jolies épaules et qui est vraiment hyper canon,ce qui ne gâte rien.