Le point de départ de Grand froid est alléchant. Un univers glacé, un corbillard qui ne trouve pas son chemin, des hommes glacés (de froid, pas d'effroi). Une situation passée au tamis de l'absurde qui évoque précipitamment les noms de Kaurismäki et des frères Coen, influences que l'on priera de rengainer très vite tant le premier long-métrage de Gérard Pautonnier ne tient absolument pas ses promesses. C'est le scénario qui s'enlise dès lors que tout semble avoir été dit, comme si la température glaciaire avait engourdi les velléités d'aller plus loin dans le macabre joyeux. Olivier Gourmet est un peu sous-employé et le duo Dupont-Bacri fonctionne plutôt bien avant de manquer également de carburant. Quand les scènes statiques se répètent, c'est que les idées manquent pour renouveler l'intrigue. La mise en scène, bien sage, est incapable de donner un nouvel élan à ce cauchemar glacé auquel on n'accordera qu'un peu de bienveillance pour quelques répliques bien senties.