Quasiment détesté des studios, Guillermo Del Toro n'a jamais pu boucler sa trilogie et c'est donc le Britannique Neil Marshall (auteur acclamé de The Descent et absent du grand écran depuis dix ans) qui le remplace onze ans plus tard pour une relecture concoctée avec Mike Mignola, auteur du comics original. Un reboot bienvenu qui est sensé se rapprocher du matériau de base tout en proposant une intrigue inédite. Verdict ?


Il y a du bon et du très mauvais dans ce nouvel Hellboy. En premier lieu, bien qu'étant foncièrement simpliste, le scénario se rapproche effectivement des planches de Mignola, jouant naturellement plus sur une enquête à proprement parler sans y ajouter les mésaventures romantiques maladroitement ajoutées par Del Toro. De nombreux éléments issus du comics sont là pour satisfaire (ou rassurer ?) les fans tandis que les origines du démon rouge sont sensiblement modifiées pour éviter trop de rapprochement avec le film de 2004.


Pour le reste, le film nous entraîne principalement en Angleterre où Hellboy (David Harbour, insupportable dès les premières minutes), alors loup solitaire, fait équipe avec le nouveau venu Ben Daimio (Daniel Dae Kim, fatiguant), un agent du B.P.R.D. et la médium Alice (Sasha Lane, suffisamment convaincante), inédite des cases originales, afin de contrecarrer les plans d'une sorcière maléfique qui s'apprête à semer une fois de plus le chaos dans le monde. Un personnage intéressant sur le papier mais hélas interprété par l'oubliée Milla Jovovich qui tente de battre le record de cabotinage féminin détenu par Musetta Vander.


Sous couvert d'un Rated R inutile comprenant du gore numérique et des gros mots dans centaines, Hellboy est plus orienté série B pour ados, ne prenant pas de risque et souhaitant satisfaire le plus grand nombre. C'est presque réussi, le long-métrage étant pour le moins réussi dans le fond mais souffre de problèmes de production évidents, d'un manque de budget flagrant (certains CGI sont d'une lamentable pauvreté) et d'aucune direction artistique, allant des décors anecdotiques aux acteurs en roue libre. Très différent de ses prédécesseurs, plus dynamique mais également moins riche, ce reboot n'a pas l'étoffe nécessaire pour perdurer et évite de justesse la case nanar de luxe. Dommage.

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le 10 mai 2019

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