On sort des sentiers battus habituellement par Salvadori, plus prompt à créer dans le pathos, la souffrance, la dépression, la dépréciation des individus et le mal vivre ensemble et avec soi. Ici point du tout. On est plutôt dans le feutré des palaces, celui qui voit fleurir luxe, pas si calme mais volupté.
A première vue. Evidemment qu'en grattant bien on y trouve des gens pas vraiment en phase avec eux mêmes. Le personnage d'Audrey Tautou est pour le moins sur une route semée d'embûches et ce n'est pas l'une de celles qui avaient été prévues qui va la désarçonner.


Se joue un coquin combat entre cette obstination de survie chez le personnage d'Audrey, ostination qui confine au cynisme et au matérialisme les pluss arides et une part de fraîcheur dans ce monde de brutes, un petit prince, sans le sou, simple, au regard bleu et fixe, sur un amour pûr. On a donc là une comédie romantique pûre, pour reprendre le terme.


Et j'avoue que j'ai embarqué immédiatement. Le générique dessiné et la musique entraînante et joyeuse du début prend la main du spectateur, d'emblée. On est dans un Blake Edwards? C'est Breakfast at Tifany's? Non mais presque.


Ensuite le jeu entre le pûr et la cynique, entre le coeur embrasé et celui qui se carapate (carapace?) est montré avec une réelle maestria. L'évolution des personnages se fait dans un mouvement grâcieux, tout à fait précis. Il eut été commode de tomber dans l'invraisemblable avec ces deux personnages. Mais Salvadori parvient à les faire glisser avec justesse, ni trop vite, ni trop lentement... al dente.


Les deux comédiens sont épatants. J'aime beaucoup ces plans où l'on voit en un regard troublé l'émoi des personnages. Doucement, délicatement.


Un film sans tapage. Sans agressivité. Sans frou frou (malgré le luxe et les apparences). Où petit à petit les personnages se laissent submerger, comme des humains, par leurs sentiments.


http://alligatographe.blogspot.fr/2016/05/hors-de-prix-salvadori-tautou-elmaleh.html

Alligator
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le 23 janv. 2013

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