Errance de deux êtres qui jamais n'auraient dû se rencontrer et qu'un accident va plonger dans l'amour passionné au gré des vagues et des rencontres. Passé et présent se croisent et s'emmêlent dans une même fatalité existentielle, celle d'une romance impossible que chacun s'efforce de réinvestir à son rythme ; les protagonistes sont frappés par une immobilité - et un immobilisme social - terrifiante et étouffante : entre les motifs surchargés de la tapisserie originale bientôt arrachée et recouverte d'une peinture unie dont on se dispute la couleur, un homme et une femme tente de s'apprivoiser et de se sauver mutuellement sans y parvenir. C'est le même refrain, la même routine qui revient sans cesse à l'instar de ce thème musical composé par Philippe Sarde. Malgré une tendance à l'auto-contemplation cinématographique et une propension à mettre en scène la bourgeoisie parisienne - somme toute écœurante ici - dans ses questionnements intérieurs grandiloquents pourtant creux, Hôtel des Amériques répand délicieusement son charme suranné et mélancolique pour un spectateur touché par cette tranche de vie et de hasard très bien mis en scène et excellemment interprété.

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le 22 oct. 2018

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