I Am the Pretty Thing That Lives in the House
4.2
I Am the Pretty Thing That Lives in the House

Film DTV (direct-to-video) de Oz Perkins (2016)

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I Am the Pretty Thing That Lives in the House - en plus d'avoir un nom trop long - est un film frustrant à plusieurs égards.


Sur la forme, le film s'en sort plutôt bien en proposant un style assez littéraire dans l'esprit : narration a posteriori avec un vocabulaire bien choisi, construction d'une atmosphère par le même procédé couplé à une exhibition méticuleuse des scènes de l'intrigue et ambiance gothique assez rare pour être saluée. L'expérience de l'oeuvre s'avère donc remarquablement immersive, elle saisit les parties taboues et indicibles de l'inconscient, celles de la "folie" qui vous plonge dans la nuit. Plus prosaïquement, cette lenteur réveille également une peur plus primitive du "screamer" en ce qu'elle s'amuse à torturer le spectateur par un suspense permanent relatif à ce qui n'apparaît pas à l'écran.


Cette dernière sensation contribue à glisser vers une deuxième sentiment : celui de s'être fait escroquer par le film. Pourquoi ? Parce que ce dernier manque singulièrement de substance.
Et c'est dommage car le film semble avoir une idée - certes assez classique mais toujours ambitieuse - de logique circulaire dans sa narration avec un doute sur l'identité et la séparation des différents personnages : Polly est un personnage de roman mais c'est aussi comme cela qu'appelle la romancière le personnage principal, est-elle folle ? ; d’ailleurs le personnage principal voit à la fin la romancière comme une spectatrice et sa silhouette se fond dans celle du fantôme ; et qui est ce vieux bizarre qui semble en savoir beaucoup ? Le parallélisme des histoires sème également le doute. D'ailleurs, y-a-t-il vraiment du paranormal dans ce film ou n'est-ce-là qu'une histoire de folie liée à un imaginaire trop fertile ? Le sujet est bien rendu sur la forme et dans la narration mais échoue à vraiment laisser le spectateur avec quelque chose dans les mains.
Certes, on pourra toujours trouver l'excuse facile du "c'est justement pour semer le doute" mais le doute peut exister avec des dialogues plus charnus, des informations en plus, de la chair informationnelle en somme ! Pour un long métrage, c'est assez court en somme.


A l'égard de ce film, je me retrouve donc avec deux sentiments différents, l'un plutôt positif à l’égard du style, de la forme et de l'idée ; l'autre plutôt négatif face au manque de substance. Il ne s'agit pas de fait d'un jugement mitigé (ce que l'on ressent qu'on on a un avis moyen sur quelque chose) mais contradictoire. Il serait plus sage de ne pas le noter mais - le système existant - je traduis par une moyenne (à fort écart type !) : 6. Je serais tenté de mettre un point bonus au film étant donné la catégorie désastreuse dans laquelle il se trouve (sans déconner, les films d'horreur comptent encore plus de daubes stupides et bon marché que la catégorie action) mais ce serait trahir ma sensation.

Foulcher
6
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le 17 juin 2017

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Foulcher

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