Difficile de regarder un nouveau film avec comme thème central, l'amour, c'est un peu de notre faute aussi, à force de consommer à travers les années des médiocres love story sans goût ni saveur, l'overdose se fait sentir. C'est un peu comme manger des hamburgers surgelés Charal alors qu'en quelques minutes on peut se préparer soit même un produit de qualité, ( excusez l'analogie déplacée, je pense que le fait d'être affamé lors de la rédaction de cette critique influence mes choix de mots.


Bref, je disais donc que nous étions responsables, toujours cette vieille histoire d'offre et de demandes qui fait que le sentiment le plus universel, l'amour a connu bien trop de récits blasphématoires mené par des acteurs sans la moindre conviction fasse à la tiédeur d'une trame à la forme d'une fadeur sans nom. Et on finissait par oublier à quel point l'on pouvait pourtant le magnifier voir le réinventer tout en utilisant toute sa représentation mythique pour en faire quelque chose de très profond.
Le premier à l'avoir fait pour moi reste l'extraordinaire Joseph L. Mankiewicz avec The Ghost and Mrs Muir récit troublant d'une veuve qui déménage dans une maison hantée, où comment faire naitre la simplicité d'une rencontre improbable lors de dialogues savoureux qui permettait de mettre en avant l'émancipation de la femme à travers le personnage de la gracieuse Gene Tierney. Une décennie plus tard, c'est le gigantesque Mizoguchi**grand défenseur de la femme avec son film **Les Amants crucifiés qui donna un sacré tacle à son Pays, la société et ses règles désuètes en prennent en effet pour leur grade, tout en mettant en évidence une histoire extrêmement touchante.


Enfin en 2000, celui à cause duquel je vous ennuie depuis maintenant quelques minutes est proposé par Wong Kar-Waï l'homme derrière le déjà formidable Chungking Express qui avec son synopsis de départ assez simple enveloppe son récit d'un facteur social présent dans chacun de ses plans. Et pour raconter son histoire, il fera preuve d'une délicatesse assez magistrale qui résonne encore dans mes pensées plusieurs jours après l'avoir vu. Cette ambiguïté constante qui trouble le spectateur et ne donne que plus de force aux scènes partagées entre nos protagonistes, ce thème lancinant qui s’imprègne de longs plans hypnotisants, ces regards entre un Tony Leung prodigieux de retenu et une Maggie Cheung divine à souhait.


In the Mood for Love est une partition d'une élégante beauté dans laquelle chaque note de musique résonne avec un goût mélancolique, une ode lyrique et enivrante qui prend vie, un poème romantique qu'il faut absolument voir pour réussir à capter cette sensation unique pleine de douceur.

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