Infection
20 Septembre 2013 - An 3 après Infection. Voilà trois ans que le virus s'est déclaré, provoquant d'abord des petits changements, légers soubresauts de publics et rumeurs diverses s'amplifiant...
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le 20 sept. 2013
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Bonjour à tous,
Nous voici en face d' un cas intéressant de film. Pas une grosse daube, mais un film tellement horripilant, chiant, trop prétentieux, avec un scénarion totalement vide, une mise en scène minimaliste, etc.... Ces défauts font que ce film descend au même niveau que d' autres films, bien plus mauvais techniquement parlant.
Aie! Ouille! Badaboum! Alors c'est ça Inception? Le film à la croisée de Matrix, James Bond, David Lynch et je ne sais quoi encore... Je pense que Nolan a oublié une chose fondamentale dans tout ce blabla freudien pour attardés, c'est l'ambiance. De l'ambiance merde! Etre plongé dans un rêve, n'est-ce pas censé laisser libre cours à toutes les folies ? Et bien là, non, il faut construire un monde "réel" (super, comme si le cinéma c'était ça, nous détacher du rêver pour revenir à la réalité, c'est pas plutôt l'inverse ??????). Et on fait du concret avec du rêve. Quel dommage! Que ce film aurait été beau si Lynch avait été aux commandes! Pourtant, beaucoup d'idées. Mais toutes si mal exploitées. L'immeuble qui cache la femme du héros avec un étage par période de vie, riche idée! Mais qu'en fait-il ? Deux ou trois scènes idiotes teintées d'un romantisme dépassé. La voiture qui n'en finit plus de tomber? Superbe métaphore de l'étirement du temps! Qu'en fait-il? Des scènes ridicules où les personnages se déhanchent de manière ridicule. Et les limbes? Ce niveau qui devrait être une zone psychédélique en diable! Non, rien du tout! Une espèce de ville fantôme, désenchantée, sans rien, sans âme. Quelle tristesse! Quel manque d'humour aussi. Dommage, vraiment. Je suis déçu.
C’est comme si quelqu’un est entré dans leurs têtes pendant qu’ils dormaient et a implanté l’idée qu’Inception est un chef d’oeuvre visionnaire et – attendez… Whoa! Je crois que je saisis. Le film est une métaphore sur le pouvoir du hype délirant – une métaphore pour lui-même. Une équipe de scientifques colorés! Cool! C’est donc, comme, Mission: Impossible dans un Dreamscape-Matrix!
Inception s’arrange pour être maladroit et confondant sur quatre niveaux de réalité – alors qu’ici, dans ce rêve encore plus troublant qu’on appelle «la vie», le film est perçu comme un chef d’oeuvre de l’ordre de 2001 : A Space Odyssey. Slap! Réveillez-vous! Shalalala! Slap!
une série B gonflée à la cortisone et très surestimée, Tout comme Memento ou The Prestige, les astuces de scénario et de mise en scène peuvent aussi être vues comme des cache-misères. Inception n'est ni le nouveau Matrix, ni un thriller novateur stupéfiant d'originalité.
Je m' explique. J'aime les films oniriques, symboliques voire prise de tête, comme ceux de Lynch (elephant man, surtout ), ceux de Cronenberg, j'ai adoré les animés de satochi Kon comme Paprika et Perfect Blue qui sont remplie de mises en abîme, de schizophrénie et de rêves. Et j'apprécie énormément Christopher Nollan (les batman ou Memento) mais là, rien à faire, j'ai vu ce film deux fois entiérement, et trois autres fois où j'ai littéralement pèté un cable au bout d'une demi-heure. L'idée de départ est géniale, tout comme certain acteurs comme Cillian Murphy ou Ellen Page mais je ne me sens pas du tout absorbé dans un univers de rêve, plutôt dans un montage de super production élitiste où tout est toujours froid et où chaque plan est semblable au précédent. Si l'on ai dans un rêve, où est la magie, où est la psychanalyse, les cauchemars, les fantasmes ?? Les personnages sont creux, le héros est l'expert le plus incompétent qui soit, les dialogues pleins de snobisme, les symboles sont cool mais vraiment pas essentiels, l'intrigue est inutilement complexe se qui la rend incroyablement longue, les effets spéciaux sont splendides mais servent un scénario idiot. En fait, la deuxième partie du film est assez supportable car ça fait plus blockbuster, mais le point de départ (un rêve imbriqué dans un rêve imbriqué dans etc....) je l'ai trouvé stupide. Et à partir de là plein de règles étrangement idiotes s'ajoutent et essayent de donner de la substance à l'idée première : le temps qui ralentit un peu plus dans chaque niveau de rêve, l'item, l'architecte du rêve que le subconscient déteste, les limbes. Je n'avale pas. La première heure ne sert qu'à analyser, approfondir, expliquer toutes ces règles bizarres, pour qu'elle rentrent bien dans mon crâne, que je les assimile. Ridicule et prétentieux ! La réaction des gens quand j'exprime mon dégout est assez haïssable. C'est souvent les mêmes phrases qui reviennent : " Pourtant c'est un film très intelligent !.... C'est pas un film fait pour tout comprendre dès la première vision... Il faut réfléchir... Mais t'as rien compris...." Pour moi (et j'imagine parfaitement qu'on puisse penser le contraire) ce long métrage possède trop de dialogues pseudo-scientifiques pour être du cinéma d'auteur juste symbolique ; mais est aussi beaucoup trop prétentieux pour être un simple blockbuster. Ce film est une vraie insulte à l'intelligence des spectateurs ! (mais c'est juste mon avis)
Je continue !! Si j’étais mauvais poète, je dirais qu’Inception rime avec déception… en fait, pas tant que ça, car je ne m'attendais pas à mieux, donc je ne suis pas déçu. Oui, le film est une assez grosse merde. Les vingt premières minutes sont assommantes et découragent d'emblée : confusion et précipitation sont les maîtres mots. Il y a vers le milieu du film un moment où l'on est captivé brièvement, et puis cela retombe lamentablement. Il faut dire que, sur 2h28 de métrage, il y a une bonne moitié de pan-pan, des fusillades à papa, des explosions en-veux-tu-en-voilà et des écroulements de gratte-ciel, qui veulent exploiter un reste de sensibilité 11-septembrale. De l’« action » donc, histoire de détendre, à échéance régulière, le spectateur. Car le film sollicite un peu trop nos méninges par des hypothèses pas toujours cohérentes ni crédibles, tournant autour de l’idée qu’on peut accéder en groupe à l’inconscient de tout individu, comme si on allait dans un Disneyland. Après tout, pourquoi pas ? C’est fun à la base, mais la bonne idée malheureusement est gâchée. Tout d’abord, on aurait pu imaginer que les rêves violés soient plus surréalistes, plus sensuels, plus zen – oniriques, quoi. Mais non : à chaque « niveau », il faut de la castagne, car la castagne, on le sait, c’est un beau spectacle et elle convoque un large public, qui ne serait pas content si, pour un billet payé par carte illimitée, il n’était pas servi d’une dose minimale d’armes à feu et de combat. Certes, on nous fait voyager autour du monde, mais on ne comprend trop pourquoi, sauf à vouloir épater la galerie : Paris, Mombasa, Kyoto, Sydney, la Californie… ça sent quand même le vieux James Bond. Pour équilibrer cette agitation brouillonne, le tout est nappé d’une bonne grosse musique, qui se la joue « là, on vit quelque chose d’intense », sans laquelle, c’est vrai, la supercherie éclaterait au grand jour. Touche finale dans cette recette marketing : notre Mall nationale – quel curieux prénom d’ailleurs ! Telle l’Adrian de Rocky, Marion Cotillard est censée apporter une touche indispensable de romantisme préfabriqué au film. Ange ou démon ?, on se fout de la réponse. C’est d’abord un personnage fantomatique, aussi spectral et vide de dimension humaine que tous les autres personnages. On n’attendait pas mieux de Marion Cotillard, qui au moins ne fait pas le faux-pas d’être trop présente à l’écran. Je signale que les hommes du film semblent tous être coulés dans le même moule : tous affichent des certitudes sans faille, la confiance inébranlable dans leur intelligence suprême et dans leur physique de gars castés pour un film à envergure mondiale. Tous ont un petit excès de testostérone qui les pousse parfois à être taquins, voire un poil agressifs... Tom Hardy est l’archétype même du mec con à la Inception. Tom, si tu me lis, ton accent est incompréhensible, apprends à articuler, il ne suffit pas d’avoir une barbe naissante pour faire carrière au cinéma. Joseph Gordon-Levitt est, lui, très mignon et nage bien dans les couloirs. Quant à DiCaprio, il fait son boulot ; il mérite sans doute des rôles moins superficiels (je dis ça pour être gentil mais je m'en tape). Au passage, on se demande pourquoi il ne se réveille pas lorsque le van tombe à l’eau : grosse incohérence sans doute acceptée pour faire un clin d’œil au début de l’acteur de Titanic, où déjà il se complaisait dans son inconscience aquatique. Chaque fois qu’un film est aussi long, on se dit que le montage a dû être un vrai carnage et, dans le cas d’Inception, c’est sans doute le problème principal. Cette histoire aurait mieux convenue à une série d’au moins douze épisodes, qu’à un film dans lequel on essaie de tout caser, comme dans une valise prête à craquer. Sans doute, des éléments de justification qui rendraient l’ensemble plus crédible ont dû être élagués, et certains détails paraîtraient moins arbitraires. Mais les dés sont jetés : Inception est juste un exercice réussi d’art pompier. Il utilise les ficelles d’un vieux cinéma, et ne crée rien. Il évoque le genre Western pour tout ce qu’il expose de bêtise virile. Il n’a aucune sincérité et beaucoup de prétention.
on retrouve un Christopher Nolan en grande forme pour un film d'action relativement sophistiqué. «Inception» c'est du divertissement qui force un peu le spectateur à suivre l'histoire pour comprendre ce qui se passe à l'écran à tel ou tel moment. De là à crier au chef-d'oeuvre, ou même à parler de film intelligent... Nolan, comme à son habitude, joue au petit malin et flatte quelque peu le spectateur. Mais pour un cinéaste qu'on qualifie à tour de bras de génie, il est dommage qu'il n'ait pas grand chose d'autre à nous proposer que des effets spéciaux bluffants (à vrai dire seul réel intérêt d'«Inception») et une intrigue tordue... Pour le reste c'est du conventionnel à tout va : jeu des acteurs, pseudo-sentiments, musique bio-dégradable, scènes d'action avec cette fameuse caméra tremblotante, bullet-time, histoire d'amour pas toujours très crédible, clichés à la pelle... et puis Marion Cotillard, horrible tête à claques! Et « Non, je ne regrette rien » qui tourne en boucle, au secours! Tout est strictement rangé à sa place, rien de dépasse, les personnages sont complètement superficiels, mis uniquement au service du supposé casse-tête que constitue «Inception». Rien à signaler donc, Di Caprio nous refait une fois encore le numéro de l'acteur habité mais qui ne laisse passer finalement que bien peu de sentiments, la mise en scène est tout sauf personnelle (excepté la passion qu'a Nolan pour les buildings), le reste du casting fait plus ou moins de la figuration, le temps est long, très long mais heureusement après 1h00-1h30 de film le suspense prend et nous amène vers cette fin supposée tout remettre en question et nous faire sortir de la salle tous chamboulés... oui mais finalement on s'en fiche! Ce genre de longs métrages demeure d'une vacuité assez stupéfiante, si ce n'est qu'ils sont prétexte à se déplacer en salle pour aller voir des effets spéciaux plus ou moins impressionnants. Pour le reste, c'est du niveau du film du dimanche soir, ou presque. « Un film qui, loin d'être intelligent, n'est que l'idée que se fait un imbécile d'un film intelligent » (Will Self).
Ok. je suis de mauvaise foi. :). Un film d’une bêtise abyssale, au scénario complètement abracadabrantesque qui confine à la débilité. De quoi s’agit-il? D’un type qui entre dans les rêves de ses victimes pour leur voler un secret quelconque. Passe encore, après tout, c’est de la SF. Encore que l’on sait très bien que l’univers onirique est totalement étrange, irrationnel, déroutant, alors que dans le film, il n’apparaît que comme une sorte de sous-niveau du monde réel, fruit de l’imagination d’un architecte. Le film donc : Cobb (tel est le nom subtil de notre héros) se voit confier une mission par un méchant asiatique, à qui il avait pourtant essayé de soutirer un document confidentiel dans un rêve : implanter une idée dans l’inconscient d’un riche concurrent industriel. Une noble mission qu’il s’empresse d’accepter, car le pauvre homme, recherché par la police, aimerait revoir ses enfants. Très émouvant. Le rêve dans lequel le héros et ses compères trop cool vont s’introduire doit être construit, conçu, imaginé par un architecte (ne demandez pas comment, ce n’est que du cinéma). Une architecte en l’occurrence, sélectionnée pour sa capacité à dessiner des labyrinthes très rapidement sur un bout de papier. Cobb va l’initier aux techniques de l’esprit permettant de modifier l’univers des rêves partagés. Rien que ça. Mais rapidement, on se rend compte que Cobb (qui a toujours un air grave et pénétré qui convient à la situation) est nerveux. Très nerveux même. C’est qu’il cache un terrible secret : son subconscient est perturbé par le souvenir de sa femme (interprétée par la magistrale Marion Cotillard), décédée à la suite de rêves partagés ayant entrainé une confusion mentale. Dans une scène poignante, celle-ci saute effet depuis le balcon d’une chambre d’hôtel, tout en ayant eu la présence d’esprit de prendre des dispositions auprès de son avocat pour faire accuser l’homme qu’elle aime. A mesure que le film passe, on va ainsi de trouvailles en trouvailles. Cobs et ses compères trop cool vont ainsi descendre au plus profond du subconscient de leur victime (Fischer), jusque dans la troisième strate onirique, là où les heures deviennent des années, où la mort n’est plus un échappatoire (ce serait trop facile !) mais plonge infailliblement le courageux extracteur dans un espace onirique inquiétant appelé « les limbes, où poireaute la mystérieuse Male avec son couteau de cuisine finement aiguisé ; là enfin où les lois physiques sont mystérieusement chamboulées (ba oui, pendant qu’on y est…), ce qui occasionne des scènes finalement très drôles, comme celle où les gentils extracteurs combattent de méchants snipers (projection du subconscient de Fischer qui a plus d’un tour dans son sac !) dans un couloir d’hôtel en courant sur les parois - un peu comme dans Matrix, référence à peine voilée de cet autre grand chef d’œuvre du cinéma américain ! Comprenne qui pourra. Dans ce film au scénario décidément très inspiré, le grandguignolesque finit par faire rire. La palme revient sans doute à ce dialogue sans queue ni tête entre Cobb – qui se trouve désormais dans les limbes de son subconscient - et sa femme Male. Il lui lance, l’air bouleversé : «Je ne peux pas rester avec toi. Je ne peux plus t’imaginer dans toute ta complexité, dans toute ta perfection, dans toute ton imperfection», pendant que Fischer, qui se trouve sur le balcon du gratte-ciel on ne sait trop pourquoi ni comment, est secouru par l’architecte, et que parallèlement, un terrible compte à rebours est lancé au niveau un et deux du monde onirique. Cette fois, c’est trop : on est pris d’un franc éclat de rire. N’en jetez plus ! Ce film, qui se veut une fable philosophique sur l’indistinction entre le rêve et à la réalité, n’est qu’une addition de bêtises sorties tout droit de l’imagination délirante d’un scénariste qui n’est pas à son coup d’essai. Honte à tous ces critiques de cinéma (travaillent-ils seulement en toute indépendance ?) qui ont encensé à l’unanimité (à l’exception de Télérama) cette bouillie infecte et stupide qui participe d’une certaine décadence de la société.
Ce film est totalement surévalué. En temps normal je mettrais 4 etoiles, mais étant donné le tonnerre d'applaudissement injustifié qu'il reçoit, j'ai préférer partir dans l'extreme d'ou cette note très faible que je lui attribue. Comme je le disais donc, ce film est totalement surévaluer: on est très loin du chef d'oeuvre, il s'agit d'une pièce divertissante ou le scénario est au service des effets spéciaux. Nollan a réussi à mettre sur papier quelques idées donnant naissance à un univers conceptuel (auquel on adhere ou pas) mais tout ça dans le but de révéler des cascades à mi chemin entre du Jason Bourne, du Bond ou Néo. Résultat on passe totalement à coté de la trame principale: le monde des rêves, cet univers me semble d'une complexité bien supérieure à la trame du scénario: plusieurs niveau de rêves avec des gens qui vous tirent dessus parce que le cerveau se protège des envahisseurs et les feintes du voyageurs clandestin au subconscient de la victime... Certes tout cela pourrait être original, mais c'est mal fait, c'est fait pour plaire au spectateur lambda qui sera fière d'avoir compris un scénario bancal et faussement complexe entre deux pétarades arrivées comme des cheveux sur la soupe. Enfin bref, si vous pensez être un prodige parce que vous avez compris, félicitation. Maintenant regardez Existenz de David Cronenberg, ça parle des rêves aussi, et là on discutera complexité de scénario et eventuellement de chef d'oeuvre.
Le défaut le plus évident d'Inception ce sont les personnages. Prenons Dom Cobb (DiCaprio), héros sans saveur ni originalité : hanté par le deuil, il fait quand même une dernière mission (comme toujours), celle que personne ne peut réussir. Devinez quoi ? A la fin, il réussit. Précisons que DiCaprio porte un bouc, comme dans Les Infiltrés, Mensonges d'Etat, ou Blood Diamond. Son personnage sera donc un voyou vaguement borderline.
Quant à Marion Cotillard, Nolan sème des indices autour d'elle : la chanson "Je ne regrette rien" d'Edith Piaf passe en boucle durant le film. Histoire de rappeler le succès planétaire de la môme Marion ? Ou de rappeler que Cotillard est la petite fiancée des français ?
Les seconds rôles, bien qu'interprétés par de formidables comédiens, ne sont que des esquisses. Exemple : la rivalité entre les formidables Tom Hardy et Joseph Gordon-Levitt n'est pas du tout exploitée. La palme : Michael Caine, qui vient payer son tiers provisionnel dans un rôle à la noix (qui peut se résumer ainsi : "Dom, tu es responsable de la mort de ma fille, et tu viens me demander un service : pas de souci !").
Le monde d'Inception ne connaît plus la violence, la douleur, le sang. La mort n'est qu'une sortie du jeu. Comme dans The Dark Knight, où la blessure d'Harvey Dent n'était qu'un effet numérique. Autant dire que la chair n'a plus d'intérêt. Le Cronenberg de Videodrome et ExistenZest enterré. Dans Matrix également, tout finissait par se ramener au corps, enjeu de la bataille entre hommes et machines. Quel intérêt aux scènes d'action, alors ? Comment trembler pour les héros quand on sait qu'une balle dans la fiole ne fera que les réveiller ? La crédibilité du suspense en prend un sacré coup. Nolan, ici seul au scénario, n'a plus son comparse David S. Goyer (co-scénariste de Batman Begins et Dark Knight) pour balancer le quota geek du script. On avait loué Nolan pour son talent d'équilibriste entre le purisme geek et la lisibilité consensuelle (Batman, encore une fois). Ici encore, il a le cul entre deux chaises et parvient à flouer tout le monde.
L'un des arguments du film était que le monde des rêves n'était pas un délire psychédélique comme dans The Cell de Tarsem Singh. Dommage : vu comme ça, le monde des rêves est complètement soporifique, à force d'aligner des barres HLM. Dans Inception, tout est absurdement gris. "Gris, gris, grrrrrrrrris" (Beckett, Fin de partie). Inception et ses échos transhumanistes dépeint le monde des rêves de manière bien triste et uniforme. Chambres d'hôtels impersonnelles, cabines classe affaire en 747, base secrète grise perdue dans la neige, les décors sont perdus entre la fadeur du gris et le blanc, image d'un désir de pureté, ce "vitriol de l'âme" (Michel Tournier). Enfin, on ne saura guère pourquoi le tournage s'est égaré entre New York, le Japon (une plage triste), le Maroc (une falaise et une rue pleine d'émeute) et Paris (seule ville reconnaissable), tant les lieux sont interchangeables et, encore une fois, dépourvus de spécificités.
Il faut reconnaître, en ces périodes où l'on convertit les blockbusters en 3D à tout va, au mépris du travail des directeurs de la photo, qu'Inception se situe à des années lumières des grosses productions. Le niveau de détail est à tomber par terre, la profondeur de champ hallucinante... Mais à quoi sert cette grosse artillerie ? Les scènes les plus impressionnantes n'ont pas d'appui narratif. Lorsqu'Ariane (Ellen Page) apprend les règles de la construction des rêves, les scènes sont hallucinantes. mais gratuites : d'accord, voir Paris se replier littéralement est complètement dingue. Mais ça sert à quoi ? On ne la verra pas faire les mêmes tours de passe-passe pendant le dernier tiers du film, là où la scène la plus dingue reste le combat en apesanteur, qui n'a pas le côté plaisir coupable du bullet time originel.
Conclusion : Inception est une terrible arnaque. Alors, certes, le cinéma est toujours l'art de l'arnaque, de nous faire gober des trucs pas possibles. Mais les meilleures arnaques sont celles dans lesquelles on replonge toujours avec délice. A l'image de son plan final, tellement grillé à dix mille bornes qu'on a honte de le voir, Inception ne supportera pas sa deuxième vision.
Sur ce portez vous bien, allez voir des films. TCho. @ +.
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le 27 mai 2015
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