A 86 ans, le génial film-maker de " Rosemary's Baby" , de " Tess " et du superbe " Chinatown " nous revient avec son " J'accuse ".
D'apparence un peu classique, l'impression se dissipe vite devant la maestria d'un casting 5 étoîles et d'une mise en scène magistrale de maîtrise.
Comment résister à un tel perfectionnisme, à une telle intelligence de vista..?
Sans être didactique, sur la narration comme sûr l'affaire Dreyfus elle-même, Polanski propose aux regardeurs ( je ne dit pas, sciamment, les spectateurs ) un thriller pesant, lancinant sur une époque et une France faisandée par l'antisémitisme et les rapports d'autorité.
Le thème de l'enfermement, thème central dans l'oeuvre de Polanski se distille avec finesse et est de chaque plans. C'est le film lui même ici, qui nous envahi, nous contamine et nous prends.
La photographie, tout bonnement magnifique sers une reconstitution sensible et poétique de la Belle Epoque et du Paris des années 1890-1900.
Le sens du détail, quasi obsessionnel chez Polanski, semble ici non pas servir une volonté de faire vrai, mais de contextualiser avec justesse les protagonistes dans leurs cadres respectifs. Le drame se vis en direct, et on en redemande.
Une scène, pour conclure, m'a particulièrement touché au coeur, celle ou le Colonel Picard ( Jean Dujardin royal ) rentres chez lui, dans un appartement dévasté et se met au piano, seul, indifférent au Monde. On pense par le plan de dos proposé là, au " Pianiste " et on se dit surtout que cet homme là ne fait pas du cinéma. Il est à lui tout seul un morceau tellurique et singulier de l'Histoire du cinéma.
Une leçon de cinéma et d'Histoire.
Décidement, à 86 ans, le vieux Maître Polonais se révèle un maître-d'oeuvre impeccable.
Chapeau l'Artiste.