Joueurs
5.4
Joueurs

Film de Marie Monge (2018)

Jusqu'à la moitié de Joueurs, tout allait bien.On y croit à la rencontre de cette restauratrice envoûtée par un flambeur et à sa plongée dans la dépendance fiévreuse et désespérément romantique. On y croit parce que la débutante Marie Monge montre un vrai talent de mise en scène pour filmer les cercles de jeu parisiens et leur faune. Et aussi parce que Tahar Rahim est séduisant en diable et Stacy Martin subtile en oisillon pris au piège. Et puis le film, dans sa seconde partie, devient plus commun en adoptant tous les poncifs du film noir et du thriller, perdant son sens de l'atmosphère pour un suspense dont on n'a que faire. Tout parait alors fabriqué et convenu et notre attirance pour ces deux personnages équivoques retombe. On s'aperçoit davantage des défauts du film et notamment son incapacité à donner de la substance aux seconds rôles. L'addiction est salée mais elle cesse de devenir le sujet de Joueurs et les ellipses, intelligentes dans les trois premiers quarts d'heure, nuisent ensuite au rythme du récit qui va inéluctablement vers un dénouement en grande partie attendu. Mais pour s'être colleté à un genre pas si fréquenté par les jeunes cinéastes, on accordera à Marie Monge des circonstances atténuantes avec l'espérance de la voir à nouveau derrière la caméra.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 15 juil. 2018

Critique lue 567 fois

1 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 567 fois

1

D'autres avis sur Joueurs

Joueurs
el_blasio
4

Perdu

On n’entrevoit le talent de la jeune réalisatrice Marie Monge que lors de quelques fulgurances, dans ce premier long-métrage inabouti et à l’intérêt limité. Les montées d’adrénaline sont...

le 7 août 2018

3 j'aime

Joueurs
Christoblog
4

Presque réussi

Le premier long-métrage de Marie Monge est presque réussi. Il commence de façon brillante par un tourbillon amoureux qui entraîne avec brio l'excellente Stacy Martin et un Tahar Rahim plutôt...

le 4 oct. 2018

2 j'aime

Joueurs
Selenie
6

Critique de Joueurs par Selenie

Le scénario est plombé par un paramètre qui pourrait être anodin s'il n'était pas si essentiel à la cohérence du récit car le film fait l'amalgame entre cercle de jeu officiel et déclaré et les...

le 6 juil. 2018

1 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13