On se demandait tous ce que serait l'après-Spider-Man pour Sam Raimi, l'excitation fut au rendez-vous lorsqu'il annonça revenir au cinéma d'horreur avec un nouveau projet inédit. Hélas, Jusqu'en Enfer s'avère être une immense déception... Par où commencer ? En premier lieu, la mise en scène inégale d'un homme ayant oublié d'où il venait : Sam Raimi n'est certes pas un manchot mais il use et abuse ici de clichés vraiment lassant, répétant sans cesse les mêmes stratagèmes classiques pour faire sursauter le spectateur tout en noyant le tout dans un amas d'effets visuels tout simplement hideux.


Autrement dit, nous avons droit à environ dix silences amenant des coups de vent, trois vomis numériques dans la bouche, deux attaques d'un mouchoir et cinquante hurlements inutiles. Vient ensuite l'interprétation désastreuse d'un casting pourtant alléchant. En effet, quand la jolie et prometteuse Alison Lohman (La Vérité Nue) reste plate voire énervante tant son jeu mélo-apeurée est épuré dès les premières minutes du film, c'est le pourtant excellent Justin Long (qui retrouve le genre après Jeepers Creepers) qui n'y croit jamais, au même titre que les seconds rôles Dileep Rao, Adriana Barraza et Lorna Raver.


Vient ensuite ce scénario qui ne renouvelle nullement le genre tant tout (et je dis bien TOUT) est prévisible : de la trame principale au final inutilement longuet et gros comme une maison en passant par un rythme en dents de scie heureusement rehaussé par certaines séquences dites horrifiques transformées à l'écran par des scènes burlesque épaulées par des effets numériques grotesques... Nous avons donc la première et interminable confrontation entre Christine, notre héroïne, et Mme Ganush, la méchante gitane, confrontation qui ferait passer un combat de Dragon Ball Z pour un câlin fraternel.


Nous n'oublierons pas non plus le repas de famille qui tourne vite à la franche rigolade ou encore la séance de spiritisme où l'on côtoie tour à tour une Espagnole qui parle anglais quand ça lui chante, un bouc qui insulte notre héroïne et un figurant possédé qui entame une danse irlandaise en planant dans les airs. Sam Raimi aime le n'importe quoi et l'humour décomplexé mais certaines limites ne doivent pas être vraiment franchies. En somme, malgré les critiques positives qui entourent le film, Jusqu'en Enfer n'est qu'une vaste mascarade qui ne fait ni peur ni sourire mais qui dégage au contraire de larges moqueries et surtout un ennui mortel.

Créée

le 16 avr. 2019

Critique lue 85 fois

Critique lue 85 fois

D'autres avis sur Jusqu'en enfer

Jusqu'en enfer
takeshi29
8

Sam Raimi roi de la série B

Quel plaisir de voir Sam Raimi de retour à la maison, celle des "vilains" qui font peur. Cela faisait un paquet de temps que je n'avais pas flippé devant un film, et je dois avouer que ce soir, je...

le 18 juin 2011

33 j'aime

9

Jusqu'en enfer
Plume231
8

"Buttoned ticket on a one way ride" !!!

Sam Raimi adore jouer les sales gosses, et ce n'est pas un passage par le cinéma hollywoodien à filmer une araignée qui a atténué cela ; au contraire, on dirait qu'il s'est retenu pendant ces années...

le 27 oct. 2016

27 j'aime

3

Jusqu'en enfer
Vnr-Herzog
5

M'entraînent jusqu' à l'insomnie, les fantômes de l'ennui

Les plus jeunes (ainsi que les moins cultivés) l'ignorent sans doute mais Sam Raimi n'a pas fait que Spider Man dans sa vie, il a même exercé le métier fort peu mondain de "petit réalisateur...

le 26 févr. 2011

26 j'aime

7

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10