A l'instar du prochain Scott Pilgrim, réalisé par Edgar Wright, Kick Ass a été adapté alors que le comic était toujours en cours de parution, laissant ainsi quelque liberté aux scénaristes pour l'adaptation au cinéma. Un pari réussi pour Matthew Vaugh (Stardust) et son équipe, qui livrent un film bourré d'humour, de références, d'énergie et qui, surtout, présente un personnage qui risque de faire date: Hit Girl.

Kick Ass plaît déjà par sa fraicheur thématique. Ici on parodie les codes des super-héros (« With no power comes... no responsability ») et on vise avant tout les séquences jouissives, décalées et complètement dingues. Les gags et bonnes trouvailles se bousculent, fournissant au film un rythme jubilatoire. Sans pour autant oublier que la majorité de l'humour est tiré du comic de Mark Millar et John Romita, Vaughn parvient à garder l'aspect politiquement incorrect du médium adapté, certes en allégeant certains passages de leur côté excessivement gore – là où la BD n'a que très peu de limites. Mais gore, le film l'est aussi, à la bonne surprise du spectateur, qui jubile devant certaines mises à mort et devant le traitement de certains gangsters. La violence, non seulement graphique, se retrouve également dans les dialogues, et le plus plaisant reste les grossièretés sortant de la petite bouche de Hit Girl, qui n'hésite pas à provoquer ses ennemis (« Okay you cunts, let's see what you can do! ». Hit Girl, soit le personnage le plus incroyable, le plus improbable, le plus excentrique, le plus drôle, le plus décalé; le plus extraordinaire. Qui n'a jamais rêvé de voir une gamine de 11 ans déguisée en super-héros s'acharner sur des sales trafiquants de drogue; une enfant qui effectue des triple saltos vrillés avant de trancher des jambes de la façon la plus outrancière qui soit? Un régal pour les yeux et pour les zygomatiques. Mais le plaisir ne se limite pas à ce personnage, puisque les autres ne sont pas en reste, et Vaughn propose une mise en scène dynamique, mettant tout à l'honneur ses super-héros. A la manière d'un Tarantino, il n'hésite pas à poser ici et là des musiques complètement improbables (on passe de The Prodigy à Ennio Morricone), pour un résultat hautement probant. Non, il n'y pas à dire, on a pas été trompé sur la marchandise, et il serait bien dommage de passer à côté de ce divertissement totalement décomplexé. Et on attend un film sur Hit Girl.
loval
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le 13 août 2010

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