Une vision inédite et barrée des "super-héros"...

A l’occasion de la sortie du très attendu Kick-Ass 2, et du visionnage (conquis) qui en a résulté, je me suis penché à nouveau sur le premier volet du nom, qui me turlupinait et pas qu’un peu : l’envie de le revoir était donc très forte, mais ceci était surtout l’occasion d’observer de plus près ce qui avait cloché lors de la découverte de ce long-métrage, ô combien original dans le genre.

Malheureusement, certains éléments m’avaient fait tiquer, à commencer par l’exacerbation de la violence : non pas que celle-ci soit un mal d’un point de vue global (elle contribue grandement au charme du film), mais quelques scènes versant allègrement dans l’hémoglobine laissent pour le moins sceptique ; l’exemple le plus marquant restant alors celle du micro-onde géant, où l’absurdité (pour ne pas dire débilité) de la situation (et ses intervenants) qui en découle ne convainc aucunement.

Un constat plus mitigé de la chose en somme, ce qui est bien dommage tant ce parti-pris pour la brutalité se veut bien souvent jouissif ; et avant de rebondir sur ce point, je suis encore une fois resté sur ma faim en termes d’humour, sans pour autant avancer que celui-ci se veut inexistant, mais il ne m’a clairement pas transporté.

C’est ainsi que ces quelques déceptions, couplées à une attente peut-être un peu trop forte (Kick-Ass brillait et brille encore d’une sacré renommée) avaient entraîné une notation en deçà de ce que méritait réellement ce film hautement divertissant.

Car au-delà de ces points noircissants le tableau, il convient de souligner l’excellence de Kick-Ass au travers de sa mise en scène inventive et prenante, tandis que le fond brille d’un propos pseudo-parodique savoureux vis-à-vis du genre des super-héros.

Ainsi, on tient donc là une réalisation visuelle exemplaire et originale, tout en s’alliant à un BO tout bonnement… dantesque ; celle-ci est d’une rare qualité, versant aussi bien dans l’énergique amusant que dans l’épique.

C’est d’ailleurs au travers de cette epicness palpable que ce film dépasse son postulat apparent de départ, à savoir celui parodique : le contraste se joue ainsi en confrontant les parcours hétérogènes de Dave Lizewski d’un côté, devenant Kick-Ass avec naïveté, et de Damon et Mindy Macready, poussés par un destin tragique sur la voie de la justice masquée.

Et c’est en suivant les péripéties de ces derniers que le grandiose est au rendez-vous, sans pour autant se départager d’un humour noir typique de cet univers réaliste, où le duo de Big Daddy et Hit Girl crève l’écran à bien des reprises ; de même, ceci est d’autant plus savoureux que les protagonistes portant le patronyme de D’Amico sont également tout aussi géniaux, permettant d’être pleinement captivé par cette version haute en couleurs de la lutte du bien contre le mal… non sans avancer de nombreux axes de réflexions étoffant l’intrigue.

Bref, les personnages de Kick-Ass font des merveilles, et il en va logiquement de même avec son casting imprévisible, Nicolas Cage campant là son meilleur rôle depuis Lord Of War, et Mark Strong superbe en bad guy mafieux ; du côté des révélations chapeau au trio *Aaron Taylor-Johnson */ Chloë Grace Moretz / Christopher Mintz-Plass, qui ne font nullement pâle figure, bien au contraire !

En résumé Kick-Ass est un très bon divertissement, sortant des sentiers battus à bien des égards : original et grisant dans sa forme, le fond se veut très intéressant mais imparfait (d’un point de vue purement subjectif). Alors si le premier visionnage avait été quelque peu poussif, le second ne le fut aucunement !