Guy Georges est entré au Panthéon des cinglés nationaux il y a deux décennies, en s’acharnant sur des malheureuses que le destin avaient placé sur sa route de barjo. Le voilà qui brille au firmament des monstres célèbres, entre Fourniret et Émile Louis. Cela valait bien un film. La pente était savonneuse mais « Serial Killer Un » (vous noterez l’absurdité de ce franglais de supérette) s’en tire haut la main. La traque est palpitante. L’enquête s’est longtemps enlisée, les fausses pistes abondaient, mais l’acharnement du « 36 » et l’apparition des tests ADN en cours de route ont fini par avoir raison de l’affaire. La concurrence entre les services et le carriérisme de certains ont fait perdre un temps dont l’unité de mesure était la vie humaine, mais l’histoire ne se focalise par sur ces dysfonctionnements et pointe au contraire le dévouement des unités qui se consacraient à la traque du sadique. Le moment du procès, point culminant du film, met en avant les droits de l’accusé, relativement difficiles à défendre dans un cas de barbarie aussi outrancière, mais dont le rappel n’est pas inutile en ces temps d’hystérie collective systématique en cas de fait divers. Et les comédiens sont impeccables, malgré quelques moments un peu artificiels surprenants de la part de Nathalie Baille. Quand même, quelle histoire.