L'Âge des ténèbres par Cha

ATTENTION, Spoiler.

Non pas que ce soit vraiment à éviter, puisque le film n'a pas d'intrigue en soi, mais quand même, je préfère prévenir.

Jean-Marc est un loser. Il a une femme qui le regarde à peine (et lui parle encore moins, si ce n'est avec condescendance), il a deux filles adolescentes, l'une avec des écouteurs en permanence, et l'autre qui fait comme sa mère, c'est à dire, le regarde et lui parle à peine (même si, elle, elle fait l'effort de lui répondre plus souvent que sa génitrice). Il travaille pour le gouvernement du Québec, son boulot consiste à écouter des gens se plaindre et quémander à longueur de journée, puis à les envoyer bouler (pas une seule fois on le voit leur apporter de l'aide). Jean-Marc se sent paumé dans sa vie, et on le comprend.

Alors Jean-Marc vit dans le rêve. Tour à tour, il fantasme qu'il est l'homme extraordinaire d'une célébrité, qu'il est interviewé pour ses exploits (littéraires, etc.) par la même journaliste qui lui demande systématiquement de lui faire l'amour, qu'il vit dans un trio amoureux avec sa collègue lesbienne et sa boss (exécrable, d'ailleurs j'ai cru que c'était MAM au départ !) ; bref, Jean-Marc vit dans un cauchemar quotidien.

Alors un jour, sa femme part à Toronto pour faire une formation, bien entendu avec son boss, avec qui elle a flirté sous les yeux dépités de Jean-Marc quelques jours auparavant. Alors le monde imaginaire de Jean-Marc dégringole. Tour à tour, il perd ses fantasmes, et se retrouve bien emmerdé à se rendre compte que même si elle n'est pas là, sa femme lui manque.

Au final, ce qui m'a plu dans ce film c'est le fait de vivre les rêves de Jean-Marc Leblanc en live, avec lui. Les quelques effets spéciaux lorsque ses fantasmes s'évanouissent. La détresse de ce mec. Le moment final, où, apothéose, il pète les plombs.

Donc, ce n'est pas un GRAND film, mais il mérite d'être vu. A lire donc d'extrême urgence.