Premier film de Bresson que je regarde, et je ne sais pas trop quoi en penser même si j’ai globalement bien aimé.
En effet, déjà l’image est très propre : un filtre a été rajouté par dessus pour faire ressortir le rouge et le orange. C’est très agréable et ça donne un ton pastel au reste des couleurs, et donc presque nostalgique. On a une belle représentation de Paris et des appartements/magasins de l’époque.
Concernant le jeu d’acteur, on m’avait prévenu que Bresson voulait des gens inexpressifs. Bon c’est pas ce que je préfère, mais je m’attendais à pire à part qu’ils semblent en effet tous sous Prozac.
La chose que j’ai peut être le plus apprécié, c’est la propreté et la justesse des plans. J’ai ressenti ce besoin que tout soit carré, parallèle, aligné. Tout est filmé comme si Bresson souhaitait faire du Swiss Design animé. C’est extrêmement satisfaisant pour l’œil.
Néanmoins à un moment ça devient légèrement étouffant voire écœurant. La faute à trop de gros plans ou plans taille, et aucun plan large ou presque, sûrement pour ce besoin que tout s’imbrique sur des grilles.
A propos de l’histoire, la première moitié est excellente. J’adore voir cette réaction en chaîne provoquée par un faux billet.
Mais quand un des personnages a fini par se faire héberger par une vieille pour se cacher de la police, j’ai un peu décroché. La faute peut être à certains passages non filmés et qu’on devine seulement au bout de plusieurs minutes, et surtout pourquoi cette vieille l’héberge ?