Bien qu'il prétende avoir "enterré ses réalisateurs" avec ce film, Eastwood ne peut s'empêcher de dévoiler une profonde influence de Sergio Leone sur son film, visuellement bien sûr mais aussi d'un point de vue narratif avec ce village meurtri, ces habitants détestables, cet antihéros mystérieux et ce goût de la violence aussi bien physique que morale. Mais ce qui est intéressant au delà de tout cela, c'est cette propension d'Eastwood a tiré le western vers autre chose, quelque chose de plus fantastique, de plus trouble, de plus métaphysique si je puis dire. Déjà son Frisson dans la nuit oscillait parfaitement entre le thriller et le gore ; ici, western à la fois crépusculaire et onirique, avec cette prédominance de rouge tout au long du film, de la tache de sang à la ville entière, L'homme des hautes plaines est surtout unique de par sa fin en version originale ; la version française, par exemple, dénatura complètement le sens du film en le transformant en banal film de vengeance. Il faut donc le voir en vo pour y découvrir une certaine audace d'Eastwood, pas encore maître de son art à l'époque mais dévoilant de ci de là les qualités qui allaient forger le meilleur de son cinéma par la suite.
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le 25 sept. 2011

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