"Oh non pitié!!"
Plus jamais je ne pourrai regarder Beigbeder de la même façon. Pourtant je l’aimais bien, il est sympathique dans l’émission du Cercle sur Canal… Mais là, franchement, rarement un film ne m’aura...
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le 7 févr. 2013
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L'amour dure trois ans est à l'image de son réalisateur, qui adapte par ailleurs son propre roman, le très médiatique Frédéric Beigbeder : indéniablement très sympathique, mais n'arrivant pas à se défaire d'un côté pitoyable quasiment alarmant, d'une médiocrité intellectuelle rarement égalée et d'un humour surfait faussement cynique et ironique. Le film commence pourtant de manière plutôt agréable même si le spectateur s'attendait déjà un peu à ce qu'il s'apprêtait à voir, pouvait presque en prévoir la bande-son, le biais de la narration et les couleurs parisiennes typiques de ces films dont on apprécie l'esthétique épurée sans pouvoir en rappeler le titre quelques jours plus tard. Non seulement, donc, il n'y a aucune surprise, mais encore beaucoup de déception tant chaque scène se vautre lamentablement dans la maladresse, l'attendu, le superficiel, le caricatural, le dix mille fois déjà vu et la fausse vacuité prétendument profonde. Comme un Alfred de Musset version Aldi, Beigbeder questionne la différence entre l'amour et la passion, le profond et l'artificiel, la transcendance et l'immanence sans parvenir au génie de l'un de ses modèles, Bret Easton Ellis, l'auteur de American Psycho. Cette histoire d'amour en papier crépon, campée par des auteurs d'un talent plus que discutable, portée par un scénario peu convaincant, tombe à plat dès les premiers instants et frise le lourdingue quand elle tente d'y intégrer une mise en abîme de l'écriture d'un livre portant le même nom que le film que s'inflige le spectateur.
Ainsi, le scénario est sans intérêt. Il est d'ailleurs particulièrement prévisible, très souvent peu subtil et se fait alors le parfait représentant de la comédie cinématographique française qui, se donnant des airs de ne pas toucher aux comédies populaires, en reprend les obscénités. Le jeu des acteurs est très mauvais : Gaspard Proust lasse par son jeu monocorde de cynique, ne surprend pas et semble même s'ennuyer devant la caméra, ce qui n'est pas surprenant de la part d'un humoriste élitiste beauf. Louise Bourgoin, quant à elle, arbore un jeu aussi fade que sa propre personne et paraît avoir battu le record de l'actrice la plus ectoplasmique de France. Les autres acteurs, parmi lesquels Joey Starr, Jonathan Lambert, Nicolas Bedos, Frédérique Bel, etc sont très sincèrement inutiles et disons le, ne convainquent absolument pas plus que les protagonistes. De la même manière, cette critique germanopratine du milieu de la nuit, de l'édition et de la télévision, dont vit d'ailleurs le réalisateur, devient presque ridicule tant elle est attendue, visitée et revisitée, usée jusqu'à la moelle, exploitée et surexploitée. Le film est profondément parisien, mondain et n'intéresse strictement personne d'autres que ceux qui ont été gratifiés d'y apparaître. La note de trois est attribuée par amusement, sinon, elle aurait pu être nettement plus basse. Beigbeder devrait revenir à l'écriture afin d'éviter de rallonger la liste ininterrompue de ses victimes, toutes mortes d'ennui après la lecture d'un de ses romans, ou le visionnage d'un de ses films.
Créée
le 7 janv. 2019
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