C'était bien.
Franchement, si l'on m'avait dit il y a encore six mois que derrière le personnage insupportable de Nicolas Bedos se cachait un réalisateur tout à fait estimable, je ne l'aurais pas cru. A ma décharge, je ne l'ai connu pendant des années que pour ses quelques interventions par-ci par-là et surtout pour ses chroniques affligeantes dans Elle, qui m'avaient globalement convaincu que ce mec ne présentait aucune espèce d'intérêt. Jusqu'à ce jour de mai dernier où l'on apprit - stupeur et tremblements ! - qu'il réaliserait le troisième OSS 117. Et là, forcément, en grand admirateur devant l'Eternel des deux premiers opus, je me suis trouvé un peu obligé de découvrir son premier film, Monsieur & Madame Adelman, pour juger son talent à la mise en scène. Et surprise : c'était bien.
Un coup de chance ? Eh bien même pas. Cette deuxième réalisation, La Belle époque, s'avère tout aussi réussie. Alors on retrouve pas mal de thématiques communes à son premier film (ça commence à notre époque avec des protagonistes vieux puis l'on retourne dans les années 70 explorer les débuts de leur relation) et si le traitement est différent (des flash-backs dans le premier, des reconstitutions dans celui-ci), l'énergie qui les porte est la même. C'est bien écrit, très bien interprété (Daniel Auteuil et Fanny Ardant sont au top, ça fait plaisir), encore une fois la reconstitution historique est réussie et la photo très sympa. Bref, c'est un film ambitieux et formellement très propre, ce qui est assez plaisant.
Et si je préfère sur le papier la "simplicité" du récit de Monsieur & Madame Adelman à celui-ci, force est de constater que la fin de cette Belle époque m'a beaucoup plus touché. La dernière scène dans le restaurant entre les personnages de Daniel Auteuil et Fanny Ardant est vraiment déchirante, je ne m'attendais pas à être aussi ému. Pas mal... En tout cas, deuxième film cette année - après celui de Lelouch - qui arrive à me fendre le coeur avec ses petits vieux qui s'aiment mais n'y arrivent pas. Les deux approches et les deux styles sont radicalement différents mais les deux fonctionnent très bien. Et deuxième réussite pour le Nicolas Bedos réalisateur.
Puis la voix de Fanny Ardant... on ne s'en lasse pas.