Nicolas Bedos continu de tracer sa route dans le cinéma français. Deux ans après un premier film qui avait été plutôt bien accueilli par le public. Bedos délivre un film emprunt de nostalgie, et par bien des aspects, autobiographiques. Et s’il parvient une nouvelle fois à nous émouvoir et à nous faire rire, c’est grâce à des prestations irréprochables de tous son casting. En particulier, un Daniel Auteuil terriblement touchant dans son rôle de vieux mari blasé par un présent qu’il ne comprend pas, alors qu’il était nostalgique d’une époque qui était résolument portée sur l’échange. Compliqué sur le papier, l’intrigue du film est pourtant simple. Une entreprise « les voyageurs du temps » propose à ses clients de revivre un moment préci de leur vie. Autrement dit de remonter le temps en quelque sorte. Le challenge pour cette société c’est d’ensuite proposer une reconstitution fidèle du moment décrit par le client et c’est ce tout ce travail de reconstitution qui est intéressant à suivre.
Le film propose ainsi d’entrer dans les coulisses d’un tournage. Voir toute l’organisation, l’orchestration des différents intervenants, et de se rendre compte de la diversité des métiers qui font le cinéma.
En ce sens le film est un véritable hymne à l’amour du cinéma. Un film sincère qui fait mouche.
Ce que j’ai apprécié c’est que, Victor, le personnage campé par Daniel Auteuil fait ici office de story-boarder de sa propre histoire. Sur la base du script de sa vie, de ses souvenirs, de ses fantasmes, il va produire de nombreux dessins et représentations du moment qu’il souhaite revivre: sa première rencontre avec sa femme Marianne (Fanny Ardant).
Il facilite ainsi considérablement le travail « des voyageurs du temps » et d’Antoine ( Guillaume canet) le réalisateur des souvenirs. Ne pas s’appuyer sur la seule idée meta de faire un film dans le film pour chercher l’originalité dans le traitement du retour dans le passé, du voyage dans le temps témoigne d’une envie évidente de cinéma.
Et même si Bedos n’est pas ce que l’on peut appeler une figure populaire. Ne souhaitant pas parasiter le film en se donnant un des rôles principaux, il a eu la bonne idée de laisser le rôle à Guillaume Canet en dépit du fait qu’il s’était clairement écrit le rôle pour lui. Ce qui est palpable dans les échanges dans les dialogues entre Antoine et Margot le personnage joué par Doria Tillier.
Annoncé à la réalisation du prochain Oss, ce deuxième long-métrage maitrisé, laisse à penser que Bedos puisse nous proposer un troisième opus de qualité.