Guerre : atrocités qui se commettent entre des gens qui se battent et ne se connaissent pas, au prof

Tous les ans à la même époque, celle de l'armistice de la première guerre mondiale, les chaines rivalisent de paresse pour nous rediffuser des films réchauffés ayant trait à la guerre 14/18 ! Même Arte, habituellement plus inspirée, n'échappe pas à la règle en nous ressortant en 2018 cette pellicule du congélateur...
Quelle drôle d'idée qu'a eue le réalisateur de reprendre le titre éponyme du roman de Marc Dugain pour le mettre à l'affiche de son film ? Il aurait dû l'appeler : "l'Enfer des gueules cassées" Car qu'il le veuille ou non, cette succession d'images a constitué pour moi la première fois que je l'ai vu un atroce documentaire sur ces fameuses "gueules cassées" de la guerre 14/18. Enfant, je me souviens même que des billets de loterie étaient vendus sous ce nom et une partie des bénéfices reversée à leur profit disait-on comme pour se donner bonne conscience. De fait, je dus bien concéder à ma mère à l'époque qu'elle avait raison : ils étaient souvent gagnants !
Dès le départ, on trempe dans une intensité dramatique qui ne mollit pas au fil du temps, mais qui comporte beaucoup trop de longueurs (125 mn !), comme les scènes interminables au Val de Grâce, et qui ne contribuent pas à atteindre l'objectif avoué : montrer la réinsertion de ces personnes défigurées et leur acceptation dans et par la société. Elle est bien abordée sur un tard mais trop rapidement ! On frémit quand même en se demandant pourquoi les officiers auraient été soignés mieux que les soldats non gradés ? Ségrégation selon que vous êtes puissant ou misérable ? Le film ne répond pas à cette question ! Bref, le scénario est déséquilibré, mais heureusement rattrapé par un casting hors du commun dans lequel André Dussolier en chirurgien et Sabine Azema en infirmière sont criants de vérité ! Reste que ce film n'a pas atteint des sommets au box-office 2001 du cinéma (717 000 spectateurs quand même) qu'il est dur, très dur à regarder même : aucun épisode sanglant ne nous est épargné par le réalisateur (François Dupeyron) qui a quand même renoncé à nous montrer en détail les interventions chirurgicales ! Heureusement. Ames sensibles, vous voilà prévenues !
A ceux qui ne connaitraient pas ce réalisateur, j'ajouterai qu'après avoir suivi l'IDHEC avoir mis en scène une dizaine de longs métrages, et assisté Claude Berri avant la mort de celui-ci, François Dupeyron est décédé le 26.02.2016 à l'âge de 65 ans. Dans ce film, on voit aussi le dernier enregistrement pour l'écran de Guy Tréjean (le ministre).
Chérie 25 le 06.10.2015- Arte le 05.11.2018-

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le 3 nov. 2018

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