Au début du 18ème siècle, la jeune Abigail débarque à la cour d’Angleterre. Misérable et désespérée, elle supplie sa cousine Lady Sarah, confidente de la reine Anne, de la prendre à son service.
La guerre qui fait rage entre le pays et la France s’exporte sur les marches du palais. Au côté d’une souveraine cyclothymique, à la couronne trop lourde, la dame de pique, regards noirs et pétrifiants, affronte la demoiselle de carreau, aux canines suffisamment longues pour rayer les beaux parquets, ou les planter dans les nuques. Les louves sont entrées dans le château et la chasse au fusil est ouverte. Entre leurs griffes, les hommes se réduisent à des porcs ridicules et agneaux frisés. Dans ce bestiaire cher au réalisateur grec, canards et homards courent devant la mort, alors que les lapereaux ont remplacé les nouveau-nés.
« Game of thrones » pour un brelan d’actrices, roses majestueuses aux épines acérées. Histoire et modernité sous une loupe déformante, miroir aux vanités grossissant un monde en pleine décadence. Reflet extravagant, amusant et usant d’un univers grotesque qui rappelle le nôtre. Dans ce poker menteur, les jeux sont faits, rien ne va plus. Quand les piques du pouvoir brisent les cœurs, le trèfle se fane, et l’on finit à genoux sur le carreau.
7/10
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