C’est par effet «The Favourite » que je vais me prendre pour un linguiste, et ajouter un nouveau terme au glossaire cinématographique : Yorgosverse. Le cinéaste au centre de cette critique ne cesse de démaquiller la réalité, de porter à l’écran des univers qui révèlent son grand secret, et de faire apprendre à ses fans, le véritable sens de la rhétorique et l’élégance. L’humour et la censure, même s’ils sont visiblement forcés, non contextualisés, et abusés, ne font pas perdre au plat son gout.
Au menu, un triplet déplaisant, stupéfiant, et contourné par la séduction, la polémique, et la manipulation. Avant de décomposer le segment, et de commenter l’interprétation des trois Ladies, je mets juste au clair que la présente rédaction ne s’articule pas sur les similarités entre Le favori de 2018 et Barry Lyndon. Les autres internautes ont en parlé assez. Revenons au menu, composé d’une reine qui boite, dans son speech, et sa structure décisionnelle autant que sa marche et son attitude corporelle, d’une première handmaid incarnant la machiavélique quête de pouvoir et de reconnaissance, et une nouvelle arrivée, manipulatrice, menaçante, et qui, dès son apparition, colorie le dessein en noir.
Olivia Colman, avec le despotisme, la tyrannie, et la malveillance qui entourent son personnage, a finalement donné la performance, qui portera l’éclairage sur elle, et tracera de nouvelles lignes dans sa carrière à historique. Rachel Weisz, est comme d’habitude, loin de l’erreur et spécialisée dans la matière, pour de vrai. Emma Stone, d’où vais-je commencer, sa tonalité qui fait de ses répliques, des éléments d’intrigue ? ses yeux, qui décorent le champ visuel même s’ils sont dotés d’une bonne dose de venin ? ou son acting for acting, qui est le seul agent à nous rappeler que la blonde n’est qu’une comédienne ? Les mâles passent inaperçus devant la caméra, et ce n’est pas leur faute si le scénario ne leur a confiés que les stratégies militaires et les missions-soldats. Yorgos, désolé mon cher, mais Kubrick ne laisse pas le coin vacant.
Je ne vais pas tendre la main sur la décoration, les costumes, le maquillage, le hairstyling, la mise en scène. Les prises de vue sont panoramique, les plans reflètent l’aristocratie, les cadres confèrent le sentiment, la cinématographie fait de la retranscription du 18 éme siècle parfaite, et la photographie à « déformation » nous fait circuler artistiquement dans le palais… si votre visionnage est restreint sur la storyline cher lecteur, l’ennuie s’emparera de vous, parce que l’intrigue est répétitive, sans nuance, et faussement originale. Rancœur, dégoût, oppression, imbécillité, love-games, culpabilité, angoisse sont au rendez-vous!