Un film fantastique qui reçoit l'oscar du meilleur film, en plus réalisé par le gars qui a fait le Labyrinthe de Pan, Pacific Rim ou Splice... Je me disais ça peut être vraiment sympa.
Alors on ne passe pas un mauvais moment, c'est joliment filmé, ça essaye de créer une ambiance poétique, mais ça essaye tellement que ça en devient trop visible, les trucages sont à la hauteur, la fille joue très bien et tient le film a elle toute seule... Mais on est clairement très en dessous du labyrinthe de Pan au niveau de l'ambiance dégagée et de cette histoire d'amour qui tombe comme un cheveu sur la soupe et dont l'émotion ne prend jamais. A cela deux raisons, la première est le scénario beaucoup trop léger et prévisible sans aucune tension et accompagné d'incohérences monumentales, la deuxième est la volonté de faire un film qui plaise à ceux qui vont le juger pour gagner des récompenses.
Et puis on va pas se le cacher, c'est joli mais ça sent la pompe sur Jeunet en particulier avec l'ambiance tuyauterie, les filtres de couleur, l'ambiance technologique "rat rod", la fille handicapée qui fait penser à Amélie Poulain voire au rôle suivant de Tautou dans un long dimanche de fiançailles (la fille handicapée qui veut vivre désespérément son histoire d'amour). Bref pas très original.
Bref donc un problème de scénario car tout est prévisible, dès la scène d'ouverture je savais comment ça allait se terminer et ça n'a pas loupé.
la fille est muette parce qu'elle avait des branchies
et puis elle aime jouir dans l'eau pendant que ses oeufs cuisent, donc il y aura une histoire de sexe dans l'eau avec des oeufs dans la romance.
tout est trop simpliste, le bon est bon sans défaut, le méchant est méchant sans qualité, les soviétiques ne servent à rien vu que c'est américain on sait qu'à la fin ils perdent. Aucune surprise, dès qu'on voit Shannon on sait qu'il va torturer la bête pour le plaisir, dès qu'on voit la fille s'approcher de la bête on sait qu'il y aura une relation (en même temps c'est l'affiche) mais c'est amené trop rapidement pour que ça soit crédible, très rapidement on comprend qu'elle va essayer de la faire évader même si la manière dont elle s'y prend est ridiculement facile pour un endroit censé être gardé et protégé et puis comme le plan est foireux forcément à un moment il foire mais par chance un espion russe était là pour les aider ! Et puis toutes ces scènes annexes qui ne servent pas pour l'histoire mais juste pour montrer qu'on est méchant avec les gays (les scènes avec les tartes au citron), les femmes (Octavia et ses complaintes sur son mari et la fameuse scène où on voit le "lâche"), les épouses (la femme de Shannon qui se fait dominer sexuellement contre sa volonté), les artistes (les diverses scènes de dessin et de leur vente), les scientifiques humanistes qui ne respectent pas les ordres (les 3-4 scènes en russe)... Pour montrer un contexte revisité avec le point de vue propagandiste actuel.
Ensuite problème de volonté de plaire aux juges. On fait un condensé des trucs à la mode du moment, un manichéisme extrême où l'handicapée, la noire et l'homo s'unissent pour sauver le gars différent face au méchant blanc mâle cisgenre raciste amateur de citation biblique qui pourrit de l'intérieur à la fois au sens figuré et au sens propre. Tout ça dans une ambiance années 60 haute en couleurs revisité avec cette propagande féministes / homos / minorités actuelle que l'on montre vraiment du doigt sans subtilité. On a même réussi à un moment à coller une complainte contre l'antisémitisme communiste institutionnalisé, qui n'existait pas vu que dans l'URSS une région équivalente à Israël avait été créée et que beaucoup d’apparatchik étaient juifs, et d'ailleurs Auschwitz a été libéré par les soviétiques. Au mieux on a que l'URSS en défendant les pays arabes s'est opposée indirectement à Israël. Bref on caresse vraiment les lobbys dans le sens du poil. Plus évidemment tout un tas de références à Hollywood et son histoire en particulier à travers des comédies musicales, du music hall... et ça ça plaît au juge surtout en plaçant l'histoire à l'âge d'or américain à cette époque où les cinémas se vidaient au fur et à mesure que les gens s'équipaient en télévision.
Au final tout ça donne l'impression de ne pas avoir vu une oeuvre originale mais un produit fait d'un patchwork d'emprunt conçu dans le but de gagner des récompenses et de flatter les égos.