Un mélange de fantastique, drame et romantique le nouveau film de Guillermo del Toro est un vrai chef d’œuvre et un de mes premiers coups de cœur de 2018. La Forme de l’eau (The Shape of Water) est bien plus qu’un simple film fantastique dont Guillermo a l’habitude de réaliser. Dans ce film à succès : intrigue, drame, passion et danger sont aux rendez-vous.

Une introduction fabuleuse dans la mesure où tout est engloutit dans l’appartement sans vie. Fin de l’imaginaire et place à l’histoire (attention spoilers).

La Forme de l’eau est un film qui raconte la vie d’Elisa Esposito en pleine guerre froide. Vivant seule dans un appartement avec pour voisin Giles, elle travaille comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental de Baltimore. Dans ce laboratoire, le colonel Richard Strickland vient de ramener un humanoïde amphibien qu’il a capturé dans une rivière d’Amérique du Sud. Cet amphibien était considéré comme un dieu par les Indiens.

Très vite, Elisa va découvrir chez cet amphibien une attirance dès plus imaginaire. Chaque jour qui passe, Elisa entre dans le lieu où il est séquestré et noue avec lui une communication. Elle voit en lui non pas un monstre ou une créature comme le colonel ou les scientifiques le désigne mais comme un être vivant capable de ressentir et de s’exprimer.

Alors que les Américains sont en pleine lutte contre les Soviétiques pour la conquête de l’espace, ils veulent envoyer cet amphibien dans l’espace pour battre ces derniers. Mais, le colonel ne supporte plus cet amphibien, depuis que celui-ci lui a coupé deux doigts, et ne supporte plus sa vie telle qu’elle est. Il ordonne à son supérieur de pratiquer une vivisection sur cet amphibien. Cette décision scandalise non seulement Elisa mais aussi le docteur Robert Hoffstetler qui est en réalité un espion soviétique. Elisa refuse de voir le sort réservé à l’amphibien et décide de le faire s’évader en demandant de l’aide à son voisin Giles. Celui-ci finit par accepter. Ensemble, ils seront accompagnés en plus de Zelda (une amie et collègue d’Elisa) et du docteur Hoffstetler qui refuse d’obéir aux ordres de ses supérieurs.

Après avoir sauvé l’amphibien, Elisa et Giles découvrent en lui ses capacités surnaturelles. En attendant la prochaine pluie pour pouvoir le relâcher dans la nature, Elisa et Giles feront en sorte de ne pas se faire prendre et de le garder en vie le temps qu’il faut. Alors qu’ils parviennent à emmener l’amphibien jusqu’aux docks, Strickland tire plusieurs coups sur lui et tue en même temps Elisa. L’amphibien étant capable de s’auto-guérir, tue Strickland et emporte avec lui Elisa dans le canal où il la guérit et lui donne des branchies pour pouvoir vivre ensemble à jamais dans l’eau.

Maintenant que j’ai résumé globalement le film, on va parler en détail des personnages et acteurs du film. Sally Hawkins dans le rôle d’Elisa est tout simplement grandiose, non seulement elle joue une femme muette depuis son enfance mais elle utilise le langage des signes avec émotion et motivation. La scène du film en noir et blanc où elle s’imagine pouvoir chanter et danser avec l’amphibien fait très style année 50 et puis on a l’impression de sentir la passion elle-même.

Michal Shannon dans son rôle d’acteur du colonel méchant, brutal et imbu de lui-même rappel un peu le rôle qu’il avait joué dans le film de super-héros Man of Steel. Alors qu’il ne recule devant rien et qui n’abandonne pas, on voit que cet homme n’est jamais satisfait et que s’il n’a pas ce qu’il veut, il l’obtient de force.

Giles, le voisin d’Elisa interprété par Richard Jenkins n’est pas mal du tout. C’est un homme qui a du mal à se faire accepter par la société de cette époque et qui a du mal à s’intégrer. Il faut dire aussi qu’être homosexuel à cette époque était un peu exclu.

En ce qui concerne le docteur Robert Hoffstetler, Michael Stuhlbarg joue un rôle des moins emblématique mais néanmoins il joue un double rôle entre la taupe dans le laboratoire et le scientifique sentimentale. Même si le film n’explique pas comment les soviétiques ont découvert la vérité, sa mort n’aura pas était veine.

Et enfin Octavia Spencer qui joue Zelda Fuller, la collègue et amie d’Elisa. Dans son rôle de femme de ménage, elle n’a pas son lot de consolation. D’abord parce que dans ce film des années 1950, les noirs n’étaient pas considérés comme des vrais Américains et puis quand le colonel lui pose la question à quoi ressemble Dieu et qu’il lui répond d’emblée que Dieu est un homme comme lui est une offense à ses origines et ses croyances. Pour Zelda, les hommes ne respectent pas la volonté et la liberté des femmes. Ce n’est qu’à la fin qu’elle décide de se révolter.

Dans ce film récompensé aux oscars, Guillermo del Toro nous éblouit dans son nouveau chef d’œuvre dans sa manière de filmer et de nous montrer les scènes de l’eau : dans l’appartement, la salle de bain, le laboratoire, le canal. De plus, ce film rend hommage aux années 1950 dans les décors, les véhicules, la musique et bien sûr le cinéma.

Un film de 2H très prenant sans regret. Guillermo del Toro a su réalisé un film qui non seulement vaut le coup d’être vu mais qui change complétement de ses habitudes. La Forme de l’eau est un film qui m’a tout simplement bien plut.

BatDark
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le 22 mars 2018

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