Guillermo del Toro ose tout et c'est sa force parce qu’il arrive à nous surprendre encore une fois. Qui oserait un quasi premier quart d'heure type Amélie Poulain, pour basculer dans le film de "monstre", ensuite dans une histoire d'amour avec virage comédie musicale année 50, et pour terminer par un thriller et le tout sous une forme de conté de fée avec des scènes de sexe explicites. Ce n'est pas du cinéma classique, mais une sorte d'hommage au cinéma de genre des années 50/060. Soulignons la qualité technique (la photographie est sublime) du film, Guillermo del Toro est un maître de la mise en scène. Les acteurs sont au service de l'histoire et le font plutôt bien, Sally Hawking possède cette capacité de transformation d'un personnage faible en personnage fort. Les Oscars ont finalement encore récompensé un film qui parle du cinéma de genre (l'héroïne habite au-dessus d'un cinéma). On peut être décontenancé par ce film "multi forme" qui reste un film de "monstre", mais c'est du grand cinéma.