Mission Impossible : Caca Bandelé

Maquillée sous prétexte de ressusciter les monstres sacrés de la Hammer, cette nouvelle version de La Momie, presque vingt ans après l'excellente version de Stephen Sommers, n'est en réalité là que pour présenter un premier opus au bien nommé Dark Universe, sorte de MCU version monstres dépoussiérés. Produit, interprété et probablement à moitié écrit par Tom Cruise, le film d'Alex Kurtzman (People Like Us, autant dire un choix très discutable) n'est ni plus ni moins qu'un ratage intégral où tout ce casse la gueule du début à la fin.

Mélangeant les genres pour donner un blockbuster informe et surtout désagréable, La Momie enchaine les séquences d'action boursouflées et les effets spéciaux hasardeux pour ne faire au final ni peur ni frétiller. On passera ainsi 1h40 en compagnie d'un Tom Cruise dans son plus mauvais rôle, exhibant sa plastique, ses pires vannes sexistes et son panel de grimaces aux côtés de la fadasse Annabelle Wallis (le diptyque Annabelle) et du sosie d'Oscar Isaacs (Jake Johnson, le geek comique de Jurassic World) dans le rôle d'un sidekick pas très rigolo, copie éhontée du Jack Godmann du Loup-Garou de Londres.

Quant à Russell Crowe, il cachetonne comme jamais dans la peau de Jekyll/Hyde plus hideux encore que la version de Stephen Sommers (on parle du coup ici de Van Helsing). Débordant de bonne volonté mais étouffée par un Tom Cruise en pleine montée de stupéfiants, cette nouvelle adaptation située entre le désert d'Iraq et le Londres moderne en oublie de proposer un scénario consistant et un réel ton, Kurtzman oscillant entre comédie lourdingue et aventure horrifique soft. Zéro fun, zéro frisson pour une histoire tirée par les cheveux qui se prend hélas bien trop au sérieux.