Premier constat : la forme est parfaite ! On fait un véritable saut dans l'Europe des années 70, la reconstitution est époustouflante. Dommage que le fond soit complexe et pas assez transparent au spectateur. On comprend l'essentiel bien sûr, mais si on n'a pas le jargon nécessaire ou l'esprit assez réactif (cette deuxième option revient à condamner ma lenteur d'esprit mais tant pis, j'assume) on passe à côté de subtilités, ce qui est frustrant avec une histoire aussi intéressante. On sent que l'on passe à côté de quelque chose d'assez énorme sans avoir pu le saisir dans sa globalité. Gary Oldman, Mark Strong et Colin Firth retiennent toute l'attention par la perfection de leur jeu. Et je parle de perfection sans émettre aucune retenue ! On arrive à capter leurs regards, à saisir les non-dits grâce aux communications corporelles... C'est d'une grande finesse et Alfredson, dans sa mise en scène parfaite, réussit à faire suinter le film sous la pression, comme dans la scène du café au début ou celle où Peter Guillam vole des dossiers pour Smiley. La taupe est un véritable plaisir pour l'oeil, et la séquence finale sur fond Marin est parfaitement magnifique et clôt le film en beauté. J'aurais aimé mettre la note maximale parce que je sens que ce grand film le mérite, mais je ne peux pas par logique avec moi-même, car je suis loin d'avoir tout saisi et c'est bien dommage.