Les dessins animés japonais sont très réputés,et ceux des studios Ghibli le sont particulièrement.Et parmi eux,les films du maître Hayao Miyazaki constituent le summum.Cette réputation parait un tantinet excessive lorsqu'on voit "Le château ambulant",une de ses dernières productions.L'oeuvre souffre de multiples contradictions.Sur la forme,il est curieux de constater que Miyazaki,cinéaste humaniste,a un sérieux problème avec la représentation du vivant.Ses personnages humains et animaux sont laids,mal dessinés et peu crédibles.Bizarrement,les décors,les paysages et les objets sont par contre d'une beauté et d'un réalisme époustouflants.Même chose concernant l'animation,avec des personnages aux mouvements heurtés dépourvus de fluidité tandis que ceux des machines,avions,trains ou voitures,sont parfaits,ainsi que les effets spéciaux,genre explosions,tout à fait bluffants.Sur le fond,on peut noter la curieuse occidentalisation de ce film asiatique.Il est vrai qu'il est coproduit par Disney et adapté d'un roman de Diana Wynne Jones.Du coup,même si l'histoire a lieu dans un pays imaginaire à une époque indéterminée,ça ressemble pas mal à l'Angleterre du 19e siècle.Quant au scénario,il baigne dans un moralisme assez niais et aboutit à la conclusion que la vieillesse c'est pas marrant et que la guerre c'est pas bien.Waouh!Sans déconner?Voilà du neuf et du raisonnable.Mais où vont-ils chercher tout ça?Au-delà de ces considérations,il y a une réflexion à propos de la famille.Les personnages sont des êtres isolés qui se groupent afin de former une sorte de famille recomposée,mais en lui donnant les éléments de la famille traditionnelle:un jeune couple,un enfant,une grand-mère,un chien.Eloge d'une normalité qui finit par reprendre ses droits?Sinon,le film est trop long,Sophie,le personnage principal,est bête et peu sympathique,et surtout les évènements se succèdent dans une totale incohérence qui rend souvent l'histoire incompréhensible.Certes,c'est du fantastique,avec des magiciens,des sortilèges et des sorciers,mais une certaine rigueur narrative n'aurait pas été inutile.Dommage,car le film est d'une folle inventivité et contient de beaux moments de poésie et d'humour.