Le Führer en folie par Incertitudes
Le Führer en folie de Philippe Clair est souvent considéré comme la pire comédie française qui n'ait jamais été faite. Elle peut y prétendre même si Drôles de zèbres de Guy Lux dans le même genre a fait fort aussi ou tout ce qu'ont pu faire certains réalisateurs comme Christian Gion, Georges Cachoux ou Richard Balducci.
Ce qui est drôle déjà, et ça sera peut-être le seul moment du film où l'on pourra rire, c'est dans le générique de début. Passons sur la chanson "Ballon", chantée par Patrick Topaloff, pour nous attarder sur les crédits et là, que voit-on ? Scénario : Philippe Clair, mise en scène : Philippe Clair. Or, si ce film est bien dépourvu de quelque chose en plus de l'intelligence, c'est bel et bien de scénario et de mise en scène.
L'histoire, si je puis m'exprimer ainsi, se résume à Hitler qui, pendant la seconde guerre mondiale, veut jouer le sort de la guerre sur un match de foot. 3 abrutis sont envoyés en mission en Allemagne mais capturés par le Führer qui les fera jouer dans son équipe.
Alors, déjà niveau casting, il y a du lourd. Galabru en arbitre allemand avec un accent totalement foireux, Luis Rego, Patrick Topaloff et Maurice Risch en troufions de base, sans oublier Pierre Doris et Alice Sapritch. Bref, des habitués de ce genre de production. La palme pourrait revenir à Philippe Clair qui campe un curé pied-noir dont l'apparition arrive comme un cheveu sur la soupe et qui repart comme il est venu, mais en fait je la décernerai plutôt à Henri Tisot qui incarne un Hitler démentiel.
Tisot ne parle pas, il hurle. Il gesticule, il grimace. A ce niveau-là, on ne parle même plus de cabotinage, ce n'est plus la peine. Lui, et tous les acteurs paraissent en total impro alors que selon Philippe Clair, au contraire, tout était toujours très écrit.
Niveau gags, honnêtement certaines séquences peuvent faire penser à du dessin animé mais c'est tellement stupide et navrant que ça ne m'a pas fait rire. Le peu de moyens qu'il avait à l'époque l'obligeait à aller dans ce genre de comique très bande-dessinée dans l'esprit par rapport aux années 80 où il était produit par Tarak Ben Ammar.
Coté effets spéciaux, c'est pitoyable aussi. On va pas s'appesantir là dessus si ce n'est que ça ne dépasse jamais le niveau d'un épisode de Benny Hill.
En bref, on peut néanmoins regretter que ce genre de cinéma ne passe plus nulle part à la télévision. Car ça reste une curiosité et le reflet d'un pan du cinéma français révolu aujourd'hui.