Le Goût de la cerise par Maqroll
Un homme qui cherche à mourir essaie désespérément de trouver celui qui va l’aider à le faire. Parcourant des paysages désolés dans sa vieille voiture, il va rencontrer quelques hommes (pas de femme dans ce film austère) qui vont refuser ou accepter... Ayant finalement passé un marché avec un vieux spécialiste des oiseaux, il n’aura plus qu’à se glisser dans la tombe qu’il s’et imaginée… mais la fin est toujours imprévisible ! Le film a suscité autant de haine que d’éloges dithyrambiques… Je penche très nettement pour le deuxième lot : c’est un film très bien fait, je veux dire bien conçu et bien mis en œuvre, prompt à s’emparer d’un sujet tabou en Iran (le suicide, dont il est même interdit de parler) et reposant sur un savoir faire indiscutable. Kiarostami est un cinéaste passionné et le plus souvent passionnant parce qu’il aime les gens qu’il filme avec cet amour et cette indulgence que l’islam devrait lui envier. Les images de la trace de l’avion dans le ciel, celles du vieil homme qui lui parle des mûres qui lui ont sauvé la vie, celles de la fin que je ne dévoilerai pas mais qui sont parmi les plus surprenantes de l’histoire du cinéma montrent d’indiscutables talents, justement récompensés par la Palme d’or à Cannes et que bon nombre d’imbéciles n’ont pas aperçu, se contentant de stigmatiser la répétitivité du film… Comme si la vie n’était pas répétitive !