Le pitch laissait imaginer un Full Monty français : la tentative de rebond d'un groupe d'individus frappé par la misère (qu'elle soit sociale, familiale, ou autre) et qui s'adonne à une "activité physique clivante" :D Il y a de ça, bien sûr, mais Gilles Lellouche, pour son 1er film réalisé en solo, a l'intelligence de le faire à sa sauce... quitte à laisser un moment sur le carreau (de piscine).
A l'image de ces nageurs, le film se permet de bien descendre au fond pour ensuite tenter de remonter. Dans sa 1ère moitié, il brosse un portrait très misérabiliste de ses personnages : que ce soit le dépressif, le colérique, le lunaire, le pauv' type, voir même le trouduc, on a une belle brochette de vainqueurs qui, pour certains, se vident carrément le chargeur dans le pied !
Et Gilles d'enfoncer régulièrement et de pousser le pathétique assez loin. Mais il fait cela sans déraper sur le pathos : au contraire, c'est très brut, très "à froid", très peu d'humour finalement (ce qui rend le visionnage de cette 1ère heure vraiment gênante, par moment, surtout quand on s'attendait, comme moi, à une comédie :D).
Et c'est quand on touche le fond avec Virginie Efira (impeccable et qui est vraiment devenue une actrice qui compte) et l'arrivée de Leïla Bekthi (qui fait office d'électrochoc pour les personnages ET pour le film) qu'est donnée l'impulsion pour remonter.
Le film opère alors une pirouette finalement très appréciable, on vire sur le sport challenge, les tentatives (réussies ou pas) de différents perso de sortir de leur marasme personnel et le comique de Leïla (assez jouissive et, si je puis dire, en roue libre ^^) qui sont une vraie bouffée d'oxygène.
Et finalement, tout cela se tient. C'est casse-gueule, osé, à la limite de se vautrer à plusieurs reprises et finalement, le petit miracle est là : le film fonctionne, Gilles Lellouche a bâti son programme et il le suit, réalisant toutes les figures qu'il s'est imposée et finalement, réussit à faire rentrer un carré dans un rond... et réciproquement.