Un p'tit film muet de temps en temps, ça fait du bien. Bon, le problème de ma version, c'est qu'elle était vraiment muette, c'est-à-dire sans la p'tite musique qui accompagne habituellement ces très vieux longs métrages (presque 100 ans, mazette !). Du coup j'ai choisi moi-même ma musique : Orange Goblin. Ce n'était pas une volonté réellement propre. En fait, j'ai découvert ce groupe par hasard la veille, j'avais mis de côté le lien youtube d'un album entier... du coup je me suis dit q!ue j'allais mettre ça. C'est assez marrant parce que la musique coïncidait assez bien les scènes par moment et à d'autres le contraste donnait quelque chose d'intéressant. Bon, l'esprit y est pour beaucoup de choses : le cerveau est tel qu'il ne peut s'empêcher d'interpréter, d'associer, de dissocier... alors forcément, ces liens, je les ai peut-être exagérés... n'empêche que c'était comique de voir ce film avec cette musique (d'ailleurs je précise qu'elle ne m'a pas particulièrement emballé, c'est sympa sans plus).


Le récit ne m'a pas vraiment plu. Il ne se passe pas grand chose, c'est rarement intéressant. En plus, on touche en plein dans le misérabilisme, avec cette fillette qui s'en prend plein la tronche et qui pleurniche constamment. Il n'y a jamais d'échappatoire proposé par les auteurs, même pas un semblant. Les personnages ne sont pas inintéressants mais ils sont faiblement exploités, pareil pour les situations superficiellement développées. Je sais qu'on est en 1919 mais passer autant de temps sur des personnages qui pleurent sans rien développer, ça reste trop mou et inutilement contemplatif alors que d'autres films sortis en ce début de siècle sont autrement plus riches.


Heureusement, Griffith se fait pardonner ce mauvais scénario avec cette sublime mise en scène. Bon, le montage est forcément un peu mou, nécessaire pour dépasser les 60 minutes de film, mais le découpage est quant à lui bien pensé, même si ça reste théâtral. Et puis surtout, surtout, quelle beauté : la photographie est soignée grâce à une maîtrise de la lumière et des cadrages bien composés. Les acteurs quant à eux en font un peu trop, ce qui casse tout l'effet dramatique de certaines scènes ; notons également que l'accent de Lillian Gish, américaine d'origine, n'est pas très convaincant pour ce rôle de petite anglaise, ce qui rend encore plus grotesques certaines scènes.


Bref, le récit aurait mérité un meilleur développement ; la mise en scène est nickel.

Fatpooper
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le 13 août 2017

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