J'ai assez répété que j'avais les comédies en horreur pour qu'il soit évident qu'il fallait quelques contre-exemples remarqués... eh bien ce Mystère Henri Pick en est une ! Enfin, allais-je dire, car, en fait, j'aimerais vraiment voir davantage de films qui me fassent rire de bon cœur, sans me faire l'offense de croire que l'humour gras et la vulgarité seraient la clé de mon hilarité. Il suffit d'une binette, la démonstration est faite ! Et si vous voulez savoir ce que cette phrase hermétique signifie, allez donc voir cette comédie, si, c'est moi qui vous la recommande, l'ennemie jurée du film prétendu drôle. Et également la nana qui n'a jamais été vraiment conquise par les simagrées de Fabrice Lucchini. La sobriété et la maturité lui vont bien, et il me faut admettre qu'en l'espèce, c'est lui qui remporte la palme de l'interprétation, au milieu d'une distribution pas toujours très convaincante, au demeurant. Mais qu'à cela ne tienne : cette histoire vaut par sa malice, son rythme, son originalité (le milieu du livre n'est pas tant représenté à l'écran, et moi, je l'adore), sa vis comica subtile et française dans l'excellent sens du terme, et ses rebondissements de bon aloi, jamais lourdingues (même si un aparté dans un bureau en cours d'effraction est hautement improbable voire carrément tiré par les cheveux). C'est pas grave, c'est enlevé, fin, sympa, virevoltant et ça dit des choses qu'on avait envie d'entendre (notamment sur l'amour des livres, les émissions littéraires, les choix éditoriaux, les clichés sur la province, les mirages du succès, etc.). Rien n'est vraiment pris au sérieux et la salle de cinéma a souvent retenti de fous-rires spontanés qui validaient à eux seuls le prix du billet, le déplacement, et le risque insensé que j'ai pris à aller voir une comédie...