Le silence de la mer est une belle adaptation (mais avec des largesses et quelques libertés) du roman/nouvelle de Vercors (du même nom) réalisé par Pierre Boutron en 2004, magnifiquement servi par trois grands acteurs (Michel Galabru, Julie Delarme et Thomas Jouannet....)
La mise en scène est conventionnelle mais efficace avec beaucoup de silence et une atmospshère pesante.
Rappelons l'histoire ; un officier allemand francophile et cultivé est hébergé par un vieil homme est sa nièce et tout deux refusent délibéremment de lui adresser la parole.
Malgré tous ses efforts (politesse, raffinement, culture) pour être accepté l'officier allemand se heurte à un ou plutôt deux murs.
Il a beau décliné en long et en large sa passion pour la France, sa culture, musicale et littéraire, son amour de la langue et aussi sa passion du piano rien y fait ; Jeanne, (Julie Delarme), pianiste elle-même refusera d'en jouer tant que l'officier occupera leur demeure.
Une résistance passive en quelque sorte
Et en toile de fond, la résistance active, plus violente et bien réelle avec ses arrestations, ses morts...
Beaucoup d'émotions dans cette adaptation, tout en sobriété, en finesse (notamment dans le jeu des acteurs encore une fois très bons).
Ce téléfilm et le livre de Vercors, grand résistant, montre que tout n'est pas noir ou blanc que la réalité est plus complexe mais qu'un officier nazi, même humain et civilisé, reste un nazi et qu'on ne peut donc pas pactiser avec l'ennemi.
Malgré quelques passages un peu futiles ce téléfilm est de bon niveau et on ne peut que regretter que la grande majorité d'entre eux n'aient pas cette qualité.
PS : n'ayant pas vu le film de Melville sorti en 1949 je ne peux pas comparer mais il est évident que le téléfilm chroniqué ici, bien qu'étant de bonne facture, reste malgré tout « grand public ».