Cinq ans après Le Sixième Sens, première adaptation de la saga Hannibal Lecter de Thomas Harris, voilà que sort l'adaptation du deuxième opus à travers un film sans lien aucun avec le long-métrage de Michael Mann. Nous sommes en 1991 et beaucoup de thrillers basés sur des serial killers ont fait leur apparition dans des films plus ou moins remarqués. Et c'est là que Le Silence des Agneaux va entrer en scène et balayer tout ça avec un talent fou.


Réalisé par Jonathan Demme (Veuve mais pas trop), le long-métrage est un véritable bijou de frayeur et d'intelligence qui a marqué au fer rouge le thriller moderne... L'intrigue semble au premier abord similaire : un agent du FBI à la poursuite d'un serial killer qui demande de l'aide à un prisonnier qu'il a déjà enfermé. Pourtant, le film va aller plus loin dans sa densité psychologique et, outre la traque de la fraichement promue Clarice Starling (Jodie Foster, à la fois fragile et déterminée, le rôle de sa vie), c'est un véritable face-à-face d'anthologie que nous contemplons, celui de Starling et de Hannibal Lecter, cet ancien psychiatre devenu cannibale gardé à triple tour dans un hôpital psychiatrique de très haute sécurité.


Un calculateur d'une incroyable intelligence et un fin limier qui va aider Clarice à mener à bien son enquête. Une audacieuse et ténébreuse variante de La Belle et la Bête pour une série de rencontres inoubliables. Lecter est incarné quant à lui par Anthony Hopkins qui démontre alors toute l'étendue de son talent et qui restera suite à cela à jamais l'éternel Hannibal, celui qui hantera nos mémoires. Le reste du casting est du premier choix avec Scott Glenn, Anthony Heald et Ted Levine, tous dirigés à la perfection par un Jonathan Demme surprenant qui n'hésite pas à jouer avec nos nerfs par le biais de séquences machiavéliques, presque dérangeantes (la confrontation Hannibal/Clarice bien entendu mais aussi les délires travestis du tueur Buffalo Bill).


La mise en scène est exemplaire, le réalisateur nous gratifiant de purs moments d'épouvante pure, en témoigne la traque finale et son passage en caméra infrarouge, appuyant un scénario passionnant autour d'une atmosphère constamment froide et pesante. Légitimement récompensé par cinq Oscars (dont celui du Meilleur Film et du Meilleur Scénario adapté), Le Silence des Agneaux reste encore aujourd'hui un des meilleurs thrillers au cinéma.

MalevolentReviews
8

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le 2 avr. 2019

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